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Coronavirus : les familles des victimes demandent qu'un hommage national leur soit rendu

«Ils sont partis comme des pestiférés», «mis dans un sac plastique arrosé de javel, nus, sans toilette préalable [...] sans que l'on puisse leur dire adieu». Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron, les familles des victimes du Covid-19 dénoncent les conditions dans lesquelles leurs proches sont décédés. En guise de réparation, ils demandent un hommage national en leur honneur.

Ces mots lourds de sens ont été rendus publics par Le Parisien, mercredi 20 janvier. Ils ont été écrits par Sabrina Sellami, référente Ile-de-France de l'association Victimes du Covid-19. En mars 2020, elle a perdu son père et son frère, tous deux emportés par la maladie, à vingt-quatre jours d'intervalle.

Ils ont selon elle «fait les frais de protocoles souvent humainement difficiles à supporter et que l'on pensait nécessaires pour se protéger de cet ennemi invisible». Elle dénonce une rigueur «poussée à son paroxysme», qui a «fait vivre une prise en charge et une fin de vie misérables à ces pauvres victimes ainsi qu'à leurs proches».

Des procédures «douloureuses et irrespectueuses» qui ont par la suite été «rediscutées». Mais, pour les familles des premières victimes du Covid-19, le mal était déjà fait. Sabrina Sellami décrit le sentiment de culpabilité qui tourmente aujourd'hui encore les proches des défunts à l'idée de ne pas avoir pu les accompagner dans leurs derniers instants. Pire, elle raconte le terrible doute qui les a parfois saisi, en l'absence de levée de corps : «Est-ce bien nos morts que nous enterrions ?».

Pour rendre à ces défunts leur dignité et pour enfin permettre à leurs familles d'entamer le processus de deuil, l'association Victimes du Covid-19 demande qu'un jour de deuil national soit organisé en leur honneur. Conscients de la priorité donnée pour l'instant «au combat pour éradiquer ce virus meurtrier», ses membres souhaiteraient être reçus par Emmanuel Macron «le moment venu».

En attendant, Sabrina Sellami estime que l'on pourrait au moins organiser un hommage, par égard pour ces hommes et ces femmes «qui avaient des projets de vie, des passions, des perspectives pour notre monde». «C'est la seule chose qui nous apaiserait», affirme-t-elle.

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