Dégradées par le poids des années, les passerelles du Canal Saint-Martin (10e) viennent d'être entièrement bachées en vue de leur prochaine restauration. Elles seront reconstruites sur des fondations en bois, comme elles l'étaient à l'origine.
Parties intégrantes de notre patrimoine et de l'«atmosphère du Canal Saint-Martin» selon Rémi Féraud, les trois passerelles Bichat, Grange aux Belles et Douanes «avaient grand besoin d'être rénovées». Elles «seront en travaux jusqu'à cet été», avait annoncé l'ancien maire du 10e arrondissement, en début de semaine.
Les passerelles du #CanalSaintMartin font partie de son atmosphère. Mais elles avaient grand besoin d’être rénovées et sont en travaux jusqu’à cet été. #Paris10 pic.twitter.com/fG4OmjoTxu
— Rémi Féraud (@RemiFeraud) December 21, 2020
Une restauration compliquée, qui a nécessité l'arrimage de plusieurs barges flottantes, installées sur l'eau pour accueillir la base vie du chantier. «Le chantier consiste à conforter les fondations de la passerelle et restaurer les superstructures, les garde-corps et le platelage», peut-on lire sur les grands panneaux qui entourent le chantier.
Des fondations entièrement reconstruites
Pour Alexandra Cordebard, la maire du 10e arrondissement, il s'agissait surtout d'une nécessité pour la sécurité de ces infrastrcutures qui avaient été «mal rénovées au cours du 20e siècle». L'élue se réjouit d'ailleurs que ces trois passerelles - construites à la fin du XIXe siècle, entre 1860 et 1890 - retrouvent leurs splendeurs d'antan, avec des fondations en bois plutôt qu'en béton.
«Le bois habillera à nouveau les passerelles», explique la maire du 10e, tandis que les fondations seront entièrement reconstruites «à l'aide de bois et de pierres de taille venues d'une production locale», de la carrière de pierres de Souppes-sur-Loing, en Seine-et-Marne (77).
Pour la petite anecdote, à l'époque, les pierres d'origine qui avaient servi à la construction de ces passerelles provenaient déjà de cette carrière francilienne. La même qui avait également fourni les pierres utilisées pour réaliser le Sacré-Coeur de Montmartre.
Une promenade lumineuse
Et pour sublimer ces passerelles rénovées, une mise en lumière a été imaginée et sera installée d'ici à la fin de l'été sur les trois structures, afin qu'elles soient éclairées la nuit. «Il faudra s'attendre à une vraie surprise visuelle» promet la maire du 10e, qui espère que la promenade urbaine le long du Canal Saint-Martin «retrouve son aspect bucolique d'origine».
Au total, 5,5 millions d'euros seront nécessaires à la restauration de ces trois passerelles, inscrites aux monuments historiques. En attendant de les retrouver magnifiées, il est toujours possible de les revoir dans les nombreux films tournés le long du Canal : Hôtel du Nord de Marcel Carné (1938), Le Clan des Siciliens d’Henri Verneuil (1969) ou encore Le fabuleux destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet (2001).