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Coronavirus : les émissions mondiales de CO2 réduites de 7% en 2020

[Frederic J. BROWN / AFP]

C'est un des rares points positifs de la pandémie mondiale. Les émissions de CO2 d'origine fossile ont baissé dans le monde en 2020, en raison des différentes mesures de confinement mises en place.

Si la réduction reste limitée et atteint 7%, soit 2,4 milliards de tonnes, sur l'ensemble de l'année, il s'agit d'un record de baisse d'émission de gaz carbonique sur un an, selon le bilan annuel du Global carbon project (GCP) qui publie ce chiffre chaque année. Lors des précédentes crises mondiales (1945, 1981, 1992, 2009), elles n'avaient jamais dépassé 0,9 milliard de tonnes. 

Au plus fort du confinement au printemps, les émissions ont même chuté d'environ 17% comparé à 2019.

Une diminution des émissions de 12% aux Etats-Unis

«La diminution des émissions en 2020 semble plus prononcée aux Etats-Unis (-12%), dans l'UE-27 (-11%) et en Inde (-9%), l'effet des restrictions Covid-19 s'ajoutant à une tendance précédente, et étant moins prononcée en Chine (-1,7%), où les mesures de restriction ont été prises au début de l'année et ont été plus limitées dans le temps», selon le communiqué.

En Chine, les émissions ont augmenté de 2% en 2018. «Il n'y aurait pas eu le Covid-19, cette croissance se serait probablement poursuivie», a expliqué Philippe Ciais, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement lors d'une visio-conférence.

Une chute des émissions de transport

Par secteur, les réductions d'émissions de CO2 ont été plus marquées dans les transports de surface, qui représentent 21% des émissions mondiales. Elles «ont été réduites de moitié dans les pays au plus fort du confinement», selon le communiqué. Celles de l'aviation se sont effondrées de 75%. Elles ne représentent que 2,8% des émissions mondiales mais ne cessent de croître. Les émissions de l'industrie (22% des émissions mondiales) «ont été réduites de 30% dans les pays au plus fort du confinement».

Sur une période de temps plus longue, «la croissance des émissions mondiales a été de 0,9% par an en moyenne entre 2010 et 2019», après 3% par an entre 2000 et 2009. Pour autant, cela ne suffit pas pour réduire le réchauffement climatique et ses impacts, les émissions de CO2 se maintenant à des niveaux élevés.

«Un répit temporaire» 

De plus, leur diminution liée à la crise du coronavirus devrait être de courte durée. «En Chine, les émissions ont déjà renoué en avril avec le niveau qu'elles avaient précédemment», indique Philippe Ciais. «On peut s'attendre à ce qu'il y ait un rebond en 2021.» «C'est un répit temporaire», poursuit-il.

«Le moyen d'atténuer le changement climatique n'est pas d'arrêter les activités mais d'accélérer la transition vers des énergies bas carbone», insiste le chercheur. De plus, la diminution des émissions de CO2 n'entraîne pas une réduction de la concentration de CO2 dans l'atmosphère, rappelle-t-il. Elle a été multipliée par près de 1,5 entre 1750 et 2019. 

Ce rapport est traditionnellement publié lors des conférence de l'ONU sur le climat. Cette année, sa publication intervient dans un contexte particulier, car la 26e COP prévue à Glasgow a été repoussée d'un an. Un sommet en ligne se tiendra samedi avec plusieurs chefs d'Etat pour marquer le 5e anniversaire de l'accord de Paris. 

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