En direct
A suivre

Coronavirus : Pourquoi les urgences de l'Hôtel-Dieu viennent de fermer

[© Martin BUREAU / AFP]

Les dirigeants de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont décidé un «arrêt temporaire» des urgences de l'Hôtel-Dieu pour ouvrir des lits de soins critiques dans un établissement voisin. Une décision condamnée par la CGT et des élus de gauche.

Cette fermeture «va nous permettre de redéployer des professionnels qui sont compétents dans les secteurs de soins critiques», a expliqué le Pr Alain Cariou, directeur médical de crise du groupement Centre-Université de Paris, qui chapeaute 8 établissements de l'AP-HP, lors d'une conférence de presse mardi 3 novembre.

«Une quinzaine d'infirmiers spécialisés et 18 aides-soignantes» vont ainsi renforcer les équipes de réanimation de l'hôpital Cochin, ce qui sera «nécessaire pendent la durée du pic épidémique», a-t-il ajouté.  «On en a discuté avec l'équipe des urgences de l'Hôtel-Dieu et tout le monde a convenu que l'importance de ce renfort justifiait pleinement ce redéploiement», a-t-il affirmé.

des critiques de syndicats et de politiques

La CGT de l'Hôtel-Dieu y voit pourtant un «contresens» et souligne dans un communiqué que l'établissement dispose «de locaux vides ayant la capacité d'intégrer une activité ambulatoire» et pourrait servir de «relai Covid-19 pour les examens rapides».

Les sénateurs communistes Pierre Laurent et Laurence Cohen ont pour leur part dénoncé une «décision aberrante» et annoncé qu'ils se rendraient sur place vendredi «pour constater le nombre de chambres et locaux disponibles et non utilisés».

La conseillère de Paris (LFI) Danielle Simonnet a également conspué «un non sens sanitaire alors qu'on va atteindre le pic de saturation des hôpitaux franciliens» et que l'Hôtel-Dieu pourrait selon elle «délester les autres services d'urgence surchargés».

Des réactions balayées par le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch, qui a comme au printemps pointé l'inadaptation du plus vieil hôpital parisien aux normes exigées en soins critiques. «Ouvrir par miracle des lits de réanimation dans des locaux qui ne sont pas prévus pour ça, il n'y a pas un seul réanimateur (...) qui pense que ça sauverait un seul malade», a-t-il asséné.

Le patron des Hôpitaux de Paris a aussi précisé que «tous les services d'urgences voient leur activité diminuer en ce moment» et que «celui de l'Hôtel-Dieu a, en période normale, le plus petit nombre de passages». «On pourrait nous traiter de criminels si on laissait des personnels dans un service d'urgences avec peu de passages et qu'on n'ouvrait pas des lits en soins critiques», a-t-il insisté.

Retrouvez toute l'actualité concernant Paris ICI

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités