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Coronavirus : près de 40% des infirmiers indiquent vouloir changer de métier

A la rentrée, 34.000 postes d'infirmiers étaient vacants, sur les 700.000 existants.[THOMAS COEX / AFP]

Ils sont épuisés, en colère, inquiets. La pandémie de coronavirus connaît un rebond en France alors même que les infirmiers ne se sont pas encore remis de la violence de la première vague de contaminations. Selon une consultation menée par l'Ordre des infirmiers, du 2 au 7 octobre, près de 40% d'entre eux indiquent vouloir changer de métier.

Ce sondage a permis d'enregistrer les réponses de 60.000 blouses blanches, dont une large partie exprime un mal-être grandissant. Selon les informations du Parisien, près de deux tiers des interrogés affirment que leurs conditions de travail se sont détériorées depuis le mois de mars. Le manque d'effectif est également dénoncé, avec 34.000 postes vacants à la rentrée, sur les 700.000 disponibles.

A l'imposante charge de travail s'ajoute les salaires trop bas et le sentiment de cruellement manquer de reconnaissance. Résultat : 57% des infirmiers interrogés se considèrent en burn-out aujourd'hui. Leur colère date néanmoins d'avant la crise. Ils ont dû faire face au coronavirus alors même qu'ils protestaient déjà, pour certains dans la rue, contre le manque de moyens à l'hôpital.

Aujourd'hui, un interrogé sur cinq n'a pas pris de congés depuis mars et la situation pourrait bien perdurer puisque les hôpitaux de Paris les encouragent à renoncer aux vacances de la Toussaint. Interrogé par le Parisien, le président de l'Ordre des infirmiers, Patrick Chamboredon, explique que «tout le monde se pose la même question : quand est-ce que ça va s'arrêter ?».

Surtout que les infirmiers ne sont pas les seuls soignants en détresse. L'association «Soins aux professionnels de santé» témoigne de cinq à dix appels reçus chaque jour. Au bout du fil, toutes sortes de professionnels, des sages-femmes aux auxiliaires de vie, en passant par les préparatrices en pharmacie. Tous font part de leurs craintes concernant l'avenir et certains vont jusqu'à la reconversion.

Pour d'autres, l'heure est encore à la mobilisation. Plusieurs syndicats hospitaliers et collectifs de soignants appellent à une grève nationale, jeudi 15 octobre. Ils réclament «des embauches massives immédiates» et «une revalorisation significative des salaires». Pour que la blouse blanche ne soit plus un fardeau.

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