En voulant se prémunir d'une maladie, elle en a contracté une autre. Mercredi 8 juillet, le tribunal administratif de Nantes (Loire-Atlantique) a condamné l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam) à verser près de 700 000 euros à une jeune femme de 24 ans devenue narcoleptique après avoir été vaccinée contre la grippe A (H1N1), en 2009.
Depuis, le lien entre la narcolepsie et le vaccin Pandemrix du laboratoire GlaxoSmithKline a été établi par des experts. Cette maladie est un trouble chronique du sommeil qui se manifeste par une somnolence diurne excessive et des endormissements incontrôlables.
Dans le cas de cette jeune femme, elle s'accompagne également de crises de cataplexie qui se traduisent par une perte brutale du tonus musculaire.
Le Pandemrix a été administré à la plaignante alors qu'elle était âgée de 13 ans, au moment de la campagne nationale de vaccination mise en place par le ministère de la Santé à l'époque.
Le tribunal a estimé que, pour la jeune femme, les séquelles étaient sérieuses, encore aujourd'hui. Même si son traitement a permis de stabiliser la maladie, elle souffre toujours d'accès de sommeil irrésistibles et de crises de cataplexie qui l'obligent à toujours contrôler ses émotions, ces dernières faisant parfois office de déclencheur.
Des symptômes très handicapants au quotidien puisqu'ils l'empêchent notamment de vivre seule et la rendent inapte à la conduite d'une voiture. La narcolepsie entrave également son parcours étudiant en raison de la somnolence excessive qu'elle engendre.
La somme exigée, près de 700 000 euros, a été calculée à hauteur du préjudice subi. Pendant l'audience, il a néanmoins été rappelé que le cas de cette jeune fille est extrêmement rare, en particulier s'il est ramené aux millions de vaccinations réalisées au moment de l'épidémie de grippe A (H1N1).