En direct
A suivre

Confinement : moins de 20% des rendez-vous médicaux annulés ont été reprogrammés depuis

L'UFC-Que choisir alerte sur la vague de reprogrammations à absorber en raison des nombreux rendez-vous médicaux annulés pendant le confinement.[Fred TANNEAU / AFP]

Une crise sanitaire en cache-t-elle une autre ? Alors que les trois quarts des rendez-vous médicaux prévus entre le 17 mars et le 11 mai ont été annulés, une enquête de l'UFC-Que choisir révèle que moins de 20% d'entre eux ont été reprogrammés depuis la sortie du confinement. Un retard alarmant qui fait craindre des difficultés dans la gestion des besoins de soins.

Cette étude a été réalisée en ligne, du 3 au 12 juin, auprès des abonnés à la lettre d’information de quechoisir.org et du réseau d’associations locales de l’UFC-Que Choisir. Elle révèle que les professionnels de santé ont massivement déprogrammé les actes chirugicaux et médicaux «non-urgents» pendant le confinement, respectant ainsi la consigne donnée par les pouvoirs publics.

Au total, 75% des rendez-vous prévus à cette période ont été annulés alors même que, selon les chiffres de l'association, un tiers de ces consultations étaient programmées depuis plus de trois mois. Un défaut de communication émerge également puisqu'en milieu hospitalier seuls 13% des patients dont le rendez-vous a été annulé ont pu échanger directement avec leur chirurgien à ce sujet.

Plus préoccupant encore : 40% de ceux qui auraient eu besoin de consulter un spécialiste sans attendre la fin du confinement n'ont pas pu obtenir de rendez-vous.

Pour l'UFC-Que choisir, si moins de 20% des consultations médicales annulées entre le 17 mars et le 11 mai ont été reprogrammées c'est parce que ces deux mois de déprogrammation massive ont «créer un interminable embouteillage de patients». Sachant que le chiffre tombe à seulement 12% dans le secteur hospitalier.

Organiser le soutien de l'hôpital public

Le problème réside dans le fait que ces soins en attente s'ajoutent à la gestion parallèle de l'afflux quotidien de patients dans les établissements de santé. Le tout dans un contexte de pandémie, alors que des mesures sanitaires renforcées et les gestes barrières sont toujours d'actualité.

L'enquête conclut que les hôpitaux publics «qui seront sans doute les derniers à retrouver un fonctionnement normal», ne pourront pas faire face à «cette vague de reprogrammations». En tout cas pas seuls.

C'est pourquoi l'UFC-Que choisir estime que «la coordination entre public et privé est une urgence absolue et doit se faire sous l’égide des agences régionales de santé», qui se chargeront d'orienter les patients là où des places sont disponibles. Inquiète, l'association assure que la situation «exige que toutes les ressources d’offres de soins territoriales» soient «mobilisées à plein».

Pour cela, elle interpelle le Ministère de la Santé et l'encourage à déployer «des solutions innovantes». Tout ce qui sera nécessaire pour assurer la continuité des soins mais, surtout, pour éviter une deuxième crise sanitaire.

Retrouvez toute l'actualité sur le coronavirus ICI

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités