Doctissimo s'était déjà fait épingler par l'ONG Privacy International en septembre 2019. A l'époque, les pratiques du site français en matière de gestion des données personnelles de ses utilisateurs étaient déjà pointées du doigt. Estimant que rien n'a changé depuis, l'ONG a décidé de passer à la vitesse supérieure en déposant une plainte auprès de la Cnil.
Doctissimo est accusé de plusieurs infractions «particulièrement graves et systémiques» au Règlement général sur la protection des données (RGPD) européen.
NOUVEAU: Suite à notre rapport "Your mental health for Sale" dévoilant les pratiques abusives de certains sites dédiés à la santé, PI soumet une plainte à la @CNIL contre @doctissimo
La plainte en français en bas de cette page: https://t.co/7tRgmfMV8k— Privacy International (@privacyint) July 1, 2020
Dans sa plainte, Privacy International indique être «très préoccupée par les pratiques de Doctissimo (…) dont les traitements de données à caractère personnel concernent au premier plan des millions de personnes en France».
L'ONG vise entre autres les questionnaires parfois proposés aux internautes lorsqu'ils consultent le site. Elle déplore que les réponses soient envoyées au prestataire à l'origine du test sans être protégées, en particulier lorsqu'il s'agit d'informations sensibles, par exemple des données médicales.
#VendrediLecture Le Conseil d’État valide la sanction prononcée à l’encontre de la société Google LLC https://t.co/szkNkp02P1 pic.twitter.com/CsNJPZ0IT5
— CNIL (@CNIL) June 19, 2020
Globalement, Privacy International dénonce le «partage systématique de données personnelles avec un grand nombre de tiers» de la part de Doctissimo. Dans son rapport remis à la Commission nationale de l'information et des libertés (Cnil), elle recense 557 entreprises différentes avec lesquelles le site français échange les informations de ses visiteurs.
A titre d'exemple, les données des internautes visitant les pages consacrées à la dépression sont envoyées à 41 partenaires différents, le plus souvent à des fins publicitaires.
D'ailleurs, Privacy International accuse également Doctissimo d'utiliser les cookies de manière illégale. Selon elle, le site installe ces fichiers permettant le suivi publicitaire dans le navigateur des internautes sans leur demander leur consentement.
En janvier 2019, une plainte semblable avait été déposée contre Google auprès de la Cnil. Les associations None of your business et La Quadrature du Net reprochaient un manque de transparence du géant américain concernant le traitement des données personnelles des utilisateurs du système d’exploitation Android. Google a été condamné à une amende record de 50 millions d'euros.