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Encéphalite à tiques : tout savoir sur ce virus en pleine expansion en France

L’encéphalite à tiques est due à un virus transmis à l’Homme par la piqûre d'une tique infectée.[©JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP]

Pas moins de 71 personnes ont été touchées par l'encéphalite à tiques entre mai 2021 et mai 2023 en France, une maladie pourtant rare, d'après le dernier bilan de Santé publique France, en date du 7 juillet.

L’encéphalite à tiques, ou méningo-encéphalite verno-estivale (MEVE), est une inflammation d’une partie du cerveau et des méninges. Elle a touché 71 personnes en l'espace de deux ans, dont 4 qui étaient des enfants de moins de 16 ans et 15 étaient âgés de plus de 65 ans. Dans 94% des cas, les malades ont du être hospitalisés, d'après le bilan des deux premières années de surveillance tiré de la déclaration obligatoire des cas d’encéphalite à tiques (TBE) de Santé publique France

Contrairement à la maladie de Lyme, qui est provoquée par une bactérie, elle est due à un virus (Arbovirus) transmis à l’Homme par la piqûre d'une tique infectée, essentiellement du printemps à l'automne, explique le site Santé publique France. Ces tiques se trouvent habituellement dans des endroits ombragés dans lesquels se développent des hautes herbes.

Mais de façon exceptionnelle, l’origine de la transmission du virus peut être alimentaire. Une contamination peut se faire par consommation de lait cru ou de fromage au lait cru de chèvre ou de brebis, issu d'un animal piqué par une tique porteuse du virus. 

des symptômes similaires à ceux de la grippe

Après une incubation d’une à deux semaines, la maladie commence brutalement avec de la fièvre, des maux de tête et des douleurs musculaires et articulaires, des symptômes similaires à ceux de la grippe. A noter toutefois que la maladie n’est pas contagieuse. Une personne infectée par le virus de l’encéphalite à tiques ne peut pas en contaminer une autre.

Chez 20 à 30% des malades, apparaissent ensuite des symptômes dus à une atteinte du système nerveux central (encéphalite). Les signes cliniques sont la prostration (état d'abattement physique et psychologique extrême), ou agitation, des tremblements, des troubles du comportement, des somnolences, ou encore la perte d’équilibre.

des séquelles neurologiques

Le risque de décès provoqué par la maladie est de 2%, mais dans 10 à 20% des cas, le malade peut garder des séquelles plusieurs années (paralysies, troubles du comportement,…), précise Vaccination Info Service. Et il n’existe aucun médicament antiviral contre cette maladie. Seul un traitement peut être prescrit pour soulager les symptômes.

C’est pourquoi la vaccination contre l’encéphalite à tiques est recommandée chez les personnes résidant dans des zones à risque. Elle diminue le risque individuel de contracter la maladie. La Haute-Savoie est d'ailleurs le département ayant rapporté le plus de cas au cours de ces deux années, alors que la reconnaissance du virus y est beaucoup plus récente qu’en Alsace.

«La région Auvergne-Rhône Alpes est dorénavant une zone importante de circulation du virus, avec des massifs particulièrement à risque, tels que le Forez. La zone de circulation du virus atteint le sud de l’Ardèche, département qui devrait faire l’objet d’une vigilance particulière», a indiqué Santé publique France dans son rapport. 

L’encéphalite à tiques demeure néanmoins rare en France, avec environ 20 cas par an. En Europe, les pays les plus touchés sont la République tchèque et l’Allemagne, et les pays baltes. Elle sévit également au nord du Japon et de la Chine. De 5.000 à 13.000 cas d’encéphalite à tiques sont rapportés chaque année dans le monde.

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