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Jérôme Cahuzac, libéré de son bracelet électronique pendant l'épidémie, doit s'en faire poser un nouveau

Avec l'épidémie de coronavirus, Jérôme Cahuzac, médecin de profession, a été appelé à prêter main-forte à l'hôpital dès la mi-mars Avec l'épidémie de coronavirus, Jérôme Cahuzac, médecin de profession, a été appelé à prêter main-forte à l'hôpital dès la mi-mars. [Eric FEFERBERG / AFP]

L'ancien ministre du budget Jérôme Cahuzac, condamné en 2018 à quatre ans de prison dont deux avec sursis pour fraude fiscale, a mis ses compétences médicales à disposition pendant l'épidémie de coronavirus. Mais le sexagénaire, qui avait pu enlever son bracelet électronique un temps, doit à présent en recevoir un nouveau. Et ce, malgré les plaintes de ses avocats qui dénoncent un acharnement.

L'ancien ministre de François Hollande, médecin de profession, qui avait souhaité exercer de nouveau malgré sa condamnation, a été autorisé à travailler de façon occasionnelle depuis environ un an. 

En avril 2019, la cour d'appel de Bastia l'avait placé sous bracelet électronique contre l'avis du parquet. Un aménagement de sa peine qui lui avait permis d'exercer la médecine quelque fois par semaine une fois le feu vert de l'Ordre des médecins obtenu, comme le rapporte Franceinfo

Or, avec l'épidémie de coronavirus, comme de nombreux médecins, Jérôme Cahuzac a été appelé à prêter encore davantage main-forte. Exceptionnellement, il a été autorisé à travailler toute la journée à l'hôpital où il pouvait être mobilisé à toute heure, tous les jours de la semaine et du week-end, dès la mi-mars. Sa peine a ainsi été suspendue deux mois et il a été autorisé à se débarasser de son bracelet électronique.

Une convocation pour se faire poser un nouveau bracelet 

Un goût de liberté qui a vite laissé place à l'amertume pour l'ancien maire de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Juste après le déconfinement du 11 mai, Jérôme Cahuzac a reçu une convocation. Il est invité à se rendre à la prison le 20 mai prochain pour que lui soit posé un nouveau bracelet électronique. 

Mais les avocats de Jérôme Cahuzac s'insurgent face à la situation de leur client. Il faut dire qu'avant l'épidémie, ils avaient déjà engagé une bataille pour que l'ancien socialiste bénéficie d'une liberté conditionnelle et qu'il n'ait plus à porter de bracelet. Une demande que le parquet d'Ajaccio avait rejeté en l'état, optant pour la tenue d'un débat contradictoire fin avril, finalement repoussé en juin en raison de la situation sanitaire. 

«Un traitement de défaveur» dénoncé

«Depuis le début, le parquet s'est systématiquement opposé à toutes les demandes et multiplié les recours pour chercher à en faire un exemple, en voulant le priver des mesures qui sont normalement ouvertes à tous les condamnés dans la même situation», a regretté Antoine Vey, un de ses avocats. «Depuis le début, nous sommes presque habitués à un traitement de défaveur», s'est indigné Eric Dupond-Moretti qui défend aussi l'ancien élu. Les conseils de Jérôme Cahuzac espéraient que le parquet revienne sur sa décision d'organiser un débat contradictoire et accorde la liberté conditionnelle à leur client.

Interrogé par France info, le parquet d'Ajaccio a balayé les accusations d'acharnement. «Ce n'est pas de la mauvaise volonté, c'est une divergence d'appréciation. Tout cela est pleinement conforme au code de procédure pénale».

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