Si la plupart des Français attendaient le déconfinement avec impatience, sa mise en place fait pourtant naître quelques angoisses. Selon une étude de l'Institut CSA, plus de la moitié de ceux qui comptent utiliser à nouveau les transports en commun (54%) appréhendent ce retour (46% pas du tout ou très peu).
L'enquête a été réalisée du 7 au 11 mai, sur un échantillon national représentatif de 2 017 Français âgés de 18 ans et plus, dont ont été extraits 871 utilisateurs des transports en commun. D'après les résultats, la part des angoissés grimpe même à 63% parmi ceux qui prennent le métro ou le RER.
Plus de deux usagers sur dix (22% pour les utilisateurs du métro / RER) ne comptent pas réutiliser les transports en commun après le confinement. Un quart des interrogés envisage plutôt d'alterner avec d'autres modes de déplacement.
La voiture semble être particulièrement plébiscitée puisqu'elle est citée par 70% des interrogés. De son côté, la marche est évoquée par 49% des utilisateurs de transports en commun. Elle remporte notamment un franc succès auprès des habitants des grandes agglomérations, qui sont près de 60% à vouloir l'inclure dans leur quotidien, pour compléter ou remplacer les trajets en bus, métros et autres tramways.
Le vélo n'est pas en reste, puisque près de 4 usagers sur 10 comptent pédaler après le confinement. La trottinette se fait en revanche beaucoup plus discrète : seuls 5% des utilisateurs habituels de transports en commun ont l'intention de l'utiliser.
[#MobilisésEnsemble] Nous sommes plus que jamais mobilisés avec @IDFmobilites pour vous permettre de reprendre le chemin de nos lignes en toute sécurité. Pour que vous puissiez voyager le + sereinement possible, nous avons besoin des efforts de tous https://t.co/Nvfs7Y90BR #RATP pic.twitter.com/Lbf4ZCHyP2
— RATP Group (@RATPgroup) May 11, 2020
L'institut CSA a aussi questionné son échantillon à propos des mesures sanitaires. Il s'avère que toutes sont jugées efficaces par les utilisateurs des transports en commun, à plus de 75% pour la plupart d'entre elles.
Le port du masque obligatoire arrive en tête, plébiscité à 91%. Viennent ensuite le gel hydroalcoolique (86%), la réduction de l’affluence (85%), le respect de la distanciation sociale (84%), la présence du personnel à bord (75% sur l'ensemble des interrogés mais 69% en Ile-de-France) et enfin le marquage au sol, qui ne convainc qu'à 69%.
Jugée pertinente à 84%, l'efficacité de la distanciation sociale est néanmoins nuancée car plus de 6 usagers sur 10 (64% parmi les utilisateurs du métro/RER) pensent qu'elle ne peut pas être correctement respectée dans les transports en commun.
Selon l'étude, 34% des interrogés estiment que le transporteur est le premier garant de la sécurité sanitaire des usagers. La responsabilité personnelle arrive en deuxième position (29%), suivie par celle de l'Etat (26%). La Région, citée à 11% (12% pour l'Ile-de-France), ne semble donc pas considérée comme un acteur de premier plan.
Malgré leurs appréhensions, 63% des utilisateurs pensent pouvoir reprendre les transports en commun «comme avant» dans moins de trois mois. Encore plus optimistes, près de 30% des interrogés abaissent cette durée à moins d'un mois.
Cela à condition que les gestes barrières soient maintenus et respectés suffisamment longtemps pour assurer la sécurité sanitaire de chacun. D'après les résultats de l'enquête, 62% des usagers des transports en commun estiment que ces mesures doivent être appliquées pendant six mois au minimum afin que les voyageurs puissent à nouveau se déplacer en toute confiance.