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La crise du coronavirus provoque-t-elle une hausse de l'utilisation de plastique ?

Des bouteilles en plastique prêtent à être recyclées. Des bouteilles en plastique prêtent à être recyclées. [CHARLY TRIBALLEAU / AFP]

Comment l’utilisation du plastique en France a-t-elle évolué durant la crise du coronavirus ? Hors matériel médical (masques, gants, blouses, etc.), les acteurs de la filière des déchets n’observent pas d’augmentation sensible.

L’épidémie a plutôt conduit à une réorganisation de la production de déchets en plastique. Ceux produits par les entreprises en temps normal ont été remplacés par ceux de l’industrie agroalimentaire et l’hygiène. «Avant le confinement, un tiers des Français ne mangeaient pas chez eux à midi. Alors, par exemple, dans les cantines, la crème fraiche est livrée en pots de cinq litres. En supermarché, elle est emballée dans des pots de 50 cl. Avec la même quantité de produit, il y a plus d’emballages», illustre Emmanuel Guichard, délégué général d’Elipso, un représentant des fabricants d’emballages plastiques.

«Il y a une baisse de production de déchets notamment à cause de l’arrêt des activités économiques. Toute une partie a disparu», abonde Nicolas Garnier, directeur général d’Amorce, une association qui représente les collectivités locales dans le domaine de la gestion des déchets.

22% des centres de tri à l'arrêt

Mais le problème se pose ailleurs. L’épidémie a mis un frein considérable à la filière du recyclage en France. Selon les derniers chiffres d’Amorce du 24 avril, 22% des centres de tri sont encore à l’arrêt. Les employés, qui gèrent les déchets de votre poubelle de tri, ne pouvaient plus exercer leur métier en toute sécurité : à la différence des ordures ménagères, les emballages plastiques se collectent en vrac et pas dans un sac, ce qui augmente le risque de transmission du virus.

Sans possibilité de recycler, les collectivités locales se sont adaptées : «a peu près 25% d’entre elles ont demandé à leurs administrés d’arrêter de trier. D’autres continuaient de les collecter séparément mais sans garantir le recyclage», explique Nicolas Garnier, qui en profite pour glisser une consigne : « ne mettez pas masques, gants et mouchoirs à usage unique dans la poubelle du recyclage. Ce n’est pas recyclable et cela expose les agents de tri».

Dans les semaines à venir, en revanche, le plastique entrevoit un avenir brillant, notamment pour des produits qui ne se recyclent pas : «avec le déconfinement, beaucoup de secteurs d’activité vont utiliser des éléments à usage unique», explique Nicolas Garnier, en prenant l’exemple des blouses jetables qui devraient être utilisées par les coiffeurs pour chaque client. «Passer au tout jetable serait une catastrophe environnementale.».

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