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Des couturières de grandes maisons se mobilisent pour créer des masques en tissu

Le collectif de couturières Tissuni se mobilise pour fabriquer des masques en tissu. Le collectif de couturières «Tissuni» se mobilise pour fabriquer des masques en tissu. [© tissuni]

Afin de lutter contre la pénurie de masques de protection, des couturières de grandes maisons de mode se sont réunies sous le collectif Tissuni. L’objectif ? Créer gratuitement des masques en tissu pour le personnel de santé, et pour tous ceux qui continuent de travailler et sont en première ligne face au virus.

Dès le début du confinement, Marie-Béatrice Boyer, couturière chez Chanel, a cherché un moyen de venir en aide au personnel médical, et pouvoir mettre son savoir-faire au service de la lutte contre la propagation du Covid-19.

Le 13 mars dernier, le CHU de Grenoble diffusait un document expliquant la marche à suivre pour fabriquer son propre masque en tissu. «Mon métier de couturière a pris alors une autre dimension», explique-t-elle. C’est en partageant cette idée de confectionner des masques pour ceux qui en ont le plus besoin avec des collègues couturières que le collectif Tissuni est né. Il compte aujourd’hui une soixantaine de couturiers et couturières dans toute la France, qui viennent de grandes maisons de haute couture (Chanel, Saint Laurent, Dior), mais aussi des couturières indépendantes, des amatrices et même des couturières de l’Opéra de Paris.

Les masques confectionnés par le collectif ne sont pas homologués et ne sont pas des dispositifs médicaux. Ils peuvent tout de même servir à réduire la probabilité de contaminer les autres, et ainsi préserver les masques chirurgicaux et FFP2 au personnel soignant. Les couturières utilisent leurs stocks personnels de tissus dont elles disposent chez elles pour créer ces masques «triples épaisseurs» : du tissu souple, et souvent imprimé, pour les deux couches extérieures, et du molleton ou de la ouate à l’intérieur.

Via leur site internet, professionnels de santé, commerçants, livreurs, chauffeurs, peuvent se manifester pour commander un masque. Les demandeurs peuvent ensuite venir le chercher chez la couturière la plus proche de chez eux. «Ils récupèrent ainsi leurs masques à travers une fenêtre, un balcon, pas de porte etc…Le collectif assure la demande à l’échelle globale, mais opère de façon locale», précise Marie Béatrice Boyer.

Depuis le début du confinement, le collectif a produit et livré 600 masques à travers le pays. Les couturières espèrent, à long terme, que le masque rentrera dans les habitudes vestimentaires : «peut être que par la mode nous pourrions le faire entrer dans notre quotidien. L’idée qui s’installe derrière Tissuni, et portée par les couturiers et couturières du collectif, c’est qu’on peut faire évoluer le style de vie en style qui sauve des vies.»

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