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Paris : Valérie Pécresse s'invite dans la campagne et met la pression sur Rachida Dati

La présidente de la région Ile-de-France a effectué son premier déplacement officiel. [© ERIC PIERMONT / AFP]

Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, a effectué ce mercredi 19 février son premier déplacement de campagne pour les municipales à Paris. Et il continue d'y avoir de la friture sur la ligne avec la candidate LR officielle dans la capitale, Rachida Dati.

L'ancienne député des Yvelines s'est en effet rendue dans le 18e arrondissement, pour soutenir un candidat qui a quitté Les Républicains, Pierre Liscia. Et pour cause, faute d'un accord avec Rachida Dati, Valérie Pécresse a décidé d'implanter des candidats de la formation politique qu'elle a lancée («Libres !») après avoir claqué la porte du parti LR. En particulier dans le nord-est de Paris, une zone où Rachida Dati se rend fréquemment pour «reconquérir» ces arrondissements populaires longtemps délaissés par la droite.

Alors pour ce premier engagement officiel dans la campagne parisienne, Valérie Pécresse s'installe dans un café de la rue Ordener, pour écouter le quotidien d'une dizaine d'habitants de l'arrondissement – et militants – pendant un peu moins d'une heure. Et les témoignages fusent au milieu des tasses d'arabica : les trafics, le harcèlement de rue, la toxicomanie, les migrants, les sans-abri, la disparition des petits commerces, le manque de mixité sociale.

«zone test» et «toléranCe zéro»

La présidente francilienne écoute, elle a un petit mot ou une petite moue pour chacun. Sans oublier de tacler au passage «l'inefficacité de la mairie de Paris» qui «organise des ghettos», ou encore «cette ministre du gouvernement qui dit qu'il est très agréable de se promener» dans le quartir de La Chapelle. Pour remédier à la sombre situation dépeinte, l'élue de droite cite «un maire de New York qui a mis en place la tolérance zéro» et propose de «faire du 18e un quartier test, en expérimentant des solutions pour la sécurité afin d'y faire appliquer les lois de la République». L'assistance apprécie.

Après avoir déroulé un programme très axé sur la sécurité, et au moment où elle embraye sur des idées pour transformer le vétuste lycée Rabelais, contraint de fermer à cause des intempéries, Valérie Pécresse est rattrapée par une question sur l'actualité politique et la situation de la droite parisienne.

Valérie Pécresse assène : «bien sûr» qu'elle «souhaite la victoire de Rachida Dati à la mairie de Paris». Elle regrette toutefois que la candidate LR «n'ait pas souhaité d'accord pour avoir des candidats communs au 1er tour». De toute façon, la présidente francilienne se dit «libre des carcans et des étiquettes», préférant «soutenir les bons candidats aux bons endroits». S'ensuit un petit coup de méthode Coué à propos d'une éventuelle dispersion des voix de la droite : «je ne suis pas inquiète car je sais que Pierre Liscia fera le plein de voix». Et l'élue de conclure sur une ouverture à sa rivale : «la main est toujours tendue. On a jusqu'au 27 février et le dépôt des listes pour conclure un accord».

Une offre qui laisse pour l'instant de glace l'équipe de Rachida Dati. «La plupart de nos listes pour le premier tour sont déjà déposées. Il n'y aura pas de changement de tête de liste et une éventuelle entente n'est pas à l'ordre du jour», répond Nelly Garnier, la directrice de campagne de la candidate LR.

Reste désormais à savoir si la belle dynamique de Rachida Dati la conduira à ouvrir son horizon ou au contraire à poursuivre la stratégie clivante qui a fait sa force jusqu'à maintenant.

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