Relaxé en appel, le cardinal Barbarin va de nouveau présenter sa démission au pape

La Cour d'appel de Lyon a relaxé jeudi le cardinal Philippe Barbarin, jugé pour ses silences sur les abus sexuels passés d'un ex-prêtre du diocèse. Les parties civiles ont annoncé un pourvoi en cassation par la voix d'un de leurs avocats. De son côté, Philippe Barbarin a annoncé qu'il remettrait une nouvelle fois sa démission au pape.

Le 7 mars dernier, le tribunal correctionnel avait condamné l'archevêque de 69 ans à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les agressions sexuelles commises par Bernard Preynat sur de jeunes scouts entre 1971 et 1991.

«Cette injustice est aujourd'hui réparée (...) le cardinal Barbarin est innocent», s'est félicité l'un de ses avocats, Me Jean-Félix Luciani, après le rendu de l'arrêt de la cour d'appel.

En première instance, les juges avaient estimé qu'en ne dénonçant pas à la justice les actes qui lui avaient été rapportés par une victime en 2014, Philippe Barbarin avait choisi de «préserver l'institution».

Le Primat des Gaules en titre avait immédiatement interjeté appel, ne s'estimant pas coupable devant la justice des hommes - il avait en revanche demandé «pardon pour (ses) propres fautes» lors d'une messe.

«Je n'ai jamais cherché à cacher, encore moins à couvrir ces faits horribles», a toujours dit le prélat, tandis que les victimes dénonçaient une «omerta» dictée par le Vatican.

Lors du procès en appel fin novembre, l'avocat général Joël Sollier avait réclamé la relaxe, dissociant le «cas individuel» du cardinal Barbarin et les «fautes morales et pénales» commises par l’Église face à la pédocriminalité dans ses rangs.

Le cardinal va de nouveau présenter sa démission

Quelques heures après l'annonce de sa relaxe, le cardinal Barbarin a annoncé qu'il remettrait une nouvelle fois sa démission au pape, estimant que sa relaxe permettrait «d'ouvrir un nouveau chapitre pour l'Eglise de Lyon». 

En mars dernier, après sa condamnation en premier instance, il avait déjà présenté sa démission. Mais celle-ci avait été refusée par le pape François.