En direct
A suivre

Paris : «Un tourisme à impact positif» dans le programme de campagne d'Anne Hidalgo ?

[© Lionel BONAVENTURE / AFP]

Dans une note publiée ce mercredi 18 décembre via le think tank progressiste Terra Nova, Jean-François Martins, l'adjoint chargé du tourisme et l'un des porte-paroles de «Paris en Commun», le mouvement de campagne d'Anne Hidalgo, dévoile plusieurs propositions pour «inventer un tourisme à impact positif» dans la capitale.

Sans surprise, l'environnement occupe une place majeure dans cette note d'une cinquantaine de pages. Ainsi, parmi les mesures principales, figure l'interdiction – progressive d'ici à 2024 – des 1.200 cars de tourisme, qui posent des problèmes de pollution et d’encombrement dans les rues. L'idée serait de les «remplacer par des navettes propres et de plus petite taille», notamment électriques.

En parallèle, en s'appuyant sur le développement des pistes cyclables, Jean-François Martins pousse pour développer le cyclo-tourisme. Il propose ainsi de «créer de nouveaux circuits de visites touristiques et culturelles à vélo» et de développer de nouveaux services, comme «des vélos-cargos ou des vélos équipés de porte-bébés pour les familles, ou encore pliables pour les prendre dans les transports afin d'aller visiter des sites en dehors de Paris».

Les arrivées par train privilégiées face à l'avion

Le rapport pointe également la nécessité de lutter contre les émissions des avions. Chaque année, 20 millions de tonnes de CO2 sont en effet émises par les personnes qui atterrissent en région parisienne. Les pistes : «recentrer les efforts de promotion sur des régions proches (France, Europe)» accessibles en train et demander à Aéroports de Paris «d'engager la transition des compagnies vers des avions à basse émission».

Dans la foulée du vote du Parlement pour l'interdiction du plastique à usage unique – en 2040 –, l'équipe d'Anne Hidalgo souhaiterait «demander au gouvernement un droit d’expérimentation locale sur une interdiction générale dans les sites touristiques» plus rapidement.

Pour financer les mesures de transition écologique et «des projets de compensation de l'impact carbone des visiteurs», la taxe de séjour devrait être «modernisée». Elle deviendrait alors proportionnelle et non plus forfaitaire, et serait déplafonnée (aujourd'hui à 2,30 euros par nuitée) pour les meublés touristiques.

Autre sujet de préoccupation de la majorité actuelle : les plateformes types Airbnb et leur impact sur l'immobilier. Le rapport de Terra Nova préconise ainsi l'organisation d'un référendum pour que les Parisiens se prononcent sur l'abaissement de la limitation à 60 nuitées autorisées par an (120 actuellement) ainsi que sur l'interdiction des meublés touristiques dans le centre de la ville.

Du foncier acheté pour les petits commerces

Par ailleurs, face à l'une des critiques récurrentes envers la capitale, l'adjoint veut éviter «la transformation de Paris en une grande vitrine commerciale uniforme». Ainsi, pour lutter contre la «Disneychalandisation» des quartiers touristiques, c'est-à-dire l'installation massive de magasins de grandes enseignes et de chaînes mondiales, Jean-François Martins suggère que la ville achète du foncier dans ces zones afin que puissent s'y réinstaller des petits commerces de proximité.

Enfin, pour relancer l'intérêt des habitants pour leur patrimoine, la note de Terra Nova émet l'idée de «que les habitants de la métropole disposent d’un coupe-file dans les grands musées et monuments». De plus, l’avenue des Champs-Élysées pourrait être piétonnisée «tous les dimanches», et non plus un seul chaque mois.

A noter qu'en septembre dernier, Jean-Louis Missika, adjoint à l'urbanisme et autre porte-parole du mouvement «Paris en Commun», avait déjà publié une note avec Terra Nova, qui explorait l'adaptation de la ville au changement climatique.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités