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Affaire Lambert: le docteur Sanchez poursuivi pour «non assistance à personne en danger»

Le docteur Sanchez et le CHU de Reims comparaissent pour «non assistance à personne en danger». [LOIC VENANCE / AFP]

Quatre mois après la mort de Vincent Lambert, décédé au CHU de Reims suite à l'arrêt de ses traitements, son médecin et l'hôpital comparaissent mardi devant le tribunal, assignés par ses parents pour «non assistance à personne en danger».

«Ce n'est pas une vindicte. Le médecin a franchi la ligne continue et il doit en répondre», estime Jean Paillot, l'un des deux avocats des parents Pierre et Viviane Lambert.

Devenu un symbole du débat sur la fin de vie en France, l'ancien infirmier de 42 ans - en état végétatif irréversible depuis un accident de la route en 2008 - est décédé le 11 juillet au service des soins palliatifs du centre hospitalier de Reims (Marne).

«Vincent est mort, tué par raison d'État et par un médecin qui a renoncé à son serment d'Hippocrate» avaient alors clamé Jean Paillot et Jérôme Triomphe, l'autre avocat des parents.

Huit jours plus tôt, le CHU avait interrompu pour la troisième fois l'hydratation et l'alimentation qui le maintenaient en vie, le plaçant dans le même temps sous «sédation profonde et continue».

Catholiques, farouchement opposés à l'euthanasie passive, ses parents avaient déjà assigné le médecin et le centre hospitalier par voie de citation directe dès le 20 mai, au premier jour d'une précédente tentative d'arrêt des traitements. Le protocole avait été jugé conforme à la loi un mois plus tôt par le Conseil d'État.

Feuilleton judiciaire

Le 20 mai au soir, la cour d'appel de Paris demandait la reprise des traitements. Elle fondait sa décision sur une demande du Comité international de protection des droits des personnes handicapées (CIDPH) de l'ONU, sollicité par les parents, de surseoir à l'arrêt des traitements dans l'attente d'un examen du dossier sur le fond.

Mais, saisie par le gouvernement, la Cour de Cassation avait ensuite ordonné le 28 juin la reprise du protocole, ouvrant de nouveau la voie à la cessation de l'hydratation et de l'alimentation par sondes.

«Lorsque le tribunal a été saisi de notre plainte, Vincent était encore en vie. C'était un avertissement à l'hôpital et au médecin pour qu'ils attendent la décision de l'ONU», explique aujourd'hui Paillot.

«L'une des questions posées au tribunal sera de savoir quelle était la situation de santé réelle de Vincent qui justifie un arrêt des soins», ajoute-t-il.

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