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Sidaction 2019 : la banalisation de l'épidémie en ligne de mire

Le Sidaction 2019 se déroulera du vendredi 5 au dimanche 7 avril pour une 25e édition. Cette année, l'association de lutte contre le VIH veut alerter sur la «banalisation» de l'épidémie qui reste toujours bien présente, alors que les traitements ont progressé.

«Comme le dit notre slogan, n'oublions pas que le virus du sida est toujours là», déclare ainsi Françoise Barré-Sinoussi, présidente de Sidaction, avant la tenue de cet événement caritatif annuel, qui sera une nouvelle fois soutenu par les télévisions et les radios.

Et pour cause : «il y a une telle banalisation du VIH et du sida qu'on dirait que plus personne ne s'y intéresse», s'alarme la chercheuse, codécouvreuse du virus au début des années 80 et prix Nobel de médecine 2008.

Les derniers chiffres officiels, publiés fin mars, sont à cet égard particulièrement éloquents. En 2017, 6.400 personnes ont en effet découvert leur séropositivité en France. Un nombre qui ne baisse plus depuis plusieurs années.

«On arrive à une sorte de plateau», explique en forme de regret Françoise Barré-Sinoussi. «C'est extrêmement inquiétant. J'étais récemment à une soirée-débat avec des jeunes, et ils ne se sentaient pas réellement concernés».

De plus, selon un sondage publié par Sidaction, lequel 23 % des jeunes s'estiment mal informés, soit deux fois plus qu'en 2009. «C'est le niveau le plus haut atteint depuis 10 ans», indique l'association.

Dans le détail, 23 % des 15-24 ans pensent en outre qu'il existe des médicaments pour guérir du sida, contre 13 % en 2009.

Or, si les traitements par trithérapie permettent aujourd'hui de rendre le virus indétectable et d'empêcher sa transmission, on ne sait toujours pas l'éliminer de l'organisme.

«Si on veut mettre fin à l'épidémie, il faut financer la recherche», résume encore Françoise Barré-Sinoussi.

Des dons par téléphone (110), par SMS («DON» au 92110) ou par Internet

Rappelant l'emblématique prémière édition de 1994, où toutes les chaînes avaient diffusé une émission spéciale en direct, et au cours de laquelle la comédienne Clémentine Célarié avait embrassé un séropositif sur la bouche pour montrer que le virus ne se transmet pas ainsi, la plupart des chaînes de télévision seront encore mises à contribution.

Une séquence d'appel aux dons de quatre minutes sera ainsi retransmise en direct vendredi à 20h41 par toutes les chaînes de télévision participantes (sauf M6, qui la diffusera en léger différé vers 21h00).

Les dons peuvent être faits dès à présent par téléphone (110, appel gratuit), par SMS (envoyer «DON» au 92110 pour un don de 5 euros) et par Internet (www.sidaction.org).

Le parrain de l'événement sera cette année le couturier Jean Paul Gaultier.

Dans un contexte de baisse générale des dons aux associations, le Sidaction avait réuni l'an passé 4,4 millions d'euros de promesses de dons, soit plus qu'en 2017.

Ses responsables ne dévoilent pas le montant final des dons effectivement récoltés, mais assurent qu'il est lui aussi supérieur à celui de 2017.

Cette augmentation est toutefois due au «don exceptionnel d'un grand donateur» anonyme, dont le montant n'est pas précisé.

Le nombre de porteurs du VIH en France est évalué à environ 172.000, dont 24.000 sont séropositifs sans le savoir.

La France est cette année au centre de la lutte contre le sida puisqu'elle accueillera le 10 octobre à Lyon la conférence de financement du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Appelé «conférence de reconstitution des ressources», cet événement a lieu tous les trois ans.

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