A la vue d'un sexe, l'oiseau bleu s'emballe. Figure historique de «Charlie Hebdo», Marika Bret s'indigne contre la censure de son compte Twitter. Une sanction due à une caricature de Charb.
Il y encore quelques jours, la photo de profil du compte @marika_charlie, inchangée depuis la création de la page il y a un peu plus de deux ans, mettait en avant un dessin de Charb.
![Des débats, avant un spectacle sous le nom de "Toujours Charlie!" organisés aux Folies Bergère, le 6 janvier 2017 à Paris, trois ans après l'attaque jihadiste qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo [CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP]](https://static.cnews.fr/sites/default/files/styles/image_200_112/public/cbbce3d38135507b0d187d3c5f70dc993a84b27d.jpg?itok=rEEIq8g- "Des débats, avant un spectacle sous le nom de \"Toujours Charlie!\" organisés aux Folies Bergère, le 6 janvier 2017 à Paris, trois ans après l'attaque jihadiste qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo [CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP]")
Le caricaturiste, assassiné avec onze de ses collègues dans les attentats contre la rédaction le 7 janvier 2015, y avait représenté un prêtre et un imam se touchant mutuellement le pénis, souligné par une légende grinçante : «Les extrêmes se touchent».
Un pied de nez à l'obscurantisme religieux et à la radicalisation des discours des deux confessions, réalisé il y a quelques années, qui semble ne pas être du goût des modérateurs de Twitter.
La représentation crue d'un sexe masculin ? Son association indécente avec des représentants de la religion ? Des droits d'auteur ? Marika Bret, DRH du journal satirique, a reçu un message du réseau social lui informant que l'image aurait «enfreint les règles de Twitter», sans plus d'explications.
La proche du dessinateur défunt, qui plaide depuis toujours pour l'humour piquant du journal satirique et de son équipe, a porté une réclamation auprès de Twitter, pour l'instant restée sans réponse. Elle appelle désormais les internautes à s'insurger à son côté contre la politique de blocage de plus en plus restrictive de la firme de San Francisco et à partager largement le dessin satirique, comme le rapporte Marianne.
Merci Pierre https://t.co/ty1VJE1mD0 merci Juliette https://t.co/NIE0bUdjX2 de réagir à la #censure du dessin de #Charb par @Twitter qui n'a toujours pas répondu. pic.twitter.com/xoOgEE8jMs
— Marika (@marika_charlie) 18 septembre 2018
Elle a également décidé d'interpeller directement, sur la même plate-forme, la ministre de la Culture Françoise Nyssen, et le secrétaire d'Etat au Numérique Mounir Mahjoubi, les incitant à agir contre ces méthodes, menaces à la liberté d'expression.
Puisque @Twitter ne répond pas, diffusons le dessin #Charb censuré et @FrancoiseNyssen @MinistereCC & @mounir @gouvernementFR, je sollicite votre réaction à ce sujet. Merci pour tous vos soutiens ! https://t.co/BtdTo9nrR9
— Marika (@marika_charlie) 18 septembre 2018
Un type de procès dont Charlie Hebdo doit toujours faire face, même après les tragiques attentats de 2015, relançant une nouvelle polémique à chaque Une visant l'extrémisme religieux.