Un nouveau logiciel «anti-fraude» de caisse enregistreuse est obligatoire pour tous les commerçants de France depuis le 1er janvier 2018. Mais ces derniers ne voient pas toujours son arrivée d'un bon oeil.
Certains professionnels dénoncent un «flicage» avec l'intégration de ce «mouchard dernier cri pour le fisc». C'est l'expression utilisée par une bouchère de Munster interrogée par Europe1 pour qualifier la nouvelle génération de logiciels.
En effet, la vocation de ce programme est d'empêcher la pratique de la fraude à la TVA. Outre des systèmes sophistiqués s'opérant à l'échelle de l'Union européenne, ce type de fraude peut s'effectuer plus simplement par des petits commerçants, en effaçant certaines opérations payées en cash par des clients.
15 millards d'euros par an pour l'Etat
Avec la systématisation de ce logiciel sur les caisses enregistreuses, l'Etat entend lutter contre ce dernier type de délits. Pour les caisses publiques, la fraude à la TVA représente, chaque année, un manque à gagner de 15 milliards d'euros environ.
Sur les caisses, toutes les opérations sont ainsi enregistrées pour parer les éventuels «oublis» ou encore l'installation de logiciels frauduleux utilisées pour effacer des transactions.
200 à 10.000 euros par commerçant
Mais un restaurateur, interviewé par Europe1, dénonce le fait qu'il ne sera plus possible de commettre des erreurs de facturation en toute bonne foi pour les commerçants sans être soupçonné de fraude.
Enfin, et c'est ce point qui agace le plus dans la profession, l'installation de ce logiciel a un coût. Il atteint 200 euros pour la plupart des commerces mais peut grimper à 10.000 euros pour les points de vente n'ayant pas encore été informatisés.
Les commerçants qui ne sont pas équipés risquent une amende de 7.500 euros.