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Paris : les autocaristes manifestent, des bouchons en perspective

Le "périphérique" parisien le 4 décembre 2016 [PHILIPPE LOPEZ / AFP/Archives] Le "périphérique" parisien le 4 décembre 2016 [PHILIPPE LOPEZ / AFP/Archives]

La journée s'annonce compliquée pour les automobilistes dans la capitale: des centaines d'autocars devraient perturber la circulation mardi matin sur le périphérique, pour protester contre les mesures anti-diesel de la mairie de Paris et la hausse de leurs tarifs de stationnement.

Plus de 300 autocars sont attendus «contre la politique de la mairie de Paris en matière de transition énergétique et de gestion du stationnement», expliquent les organisateurs. Les autocars devaient se rassembler à 8h30 place de la Nation, dans l'est de Paris, avant de partir à 9h30 vers le périphérique sud, pour se rendre place de l'Ecole Militaire, dans le VIIe arrondissement. Parmi ces 300 véhicules, sont attendus une cinquantaine d'autocars belges, allemands, italiens et luxembourgeois.

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Pour ces autocaristes, la politique menée par Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, est «dogmatique» et met en danger l'économie du tourisme dans la capitale : «sans autocar, pas de groupe de touristes». La mairie de Paris, pour diminuer la pollution, a fixé à 2020 l'échéance pour bannir le diesel de la capitale, et a décidé d'une hausse des prix pour le stationnement des autocars à partir du 1er janvier prochain.

Les organisations demandent «la mise en oeuvre d'un calendrier réaliste et échelonné de la politique de circulation des véhicules diesel», ainsi que «la remise à plat de la politique du stationnement des autocars à Paris», avec notamment «l'annulation de la hausse des prix du stationnement».

«Dogmatisme»

Alors qu'ils rencontreront la présidence de la région Ile-de-France, dirigée par Valérie Pécresse (LR), «pour lui exposer leurs revendications et exprimer leur exaspération», ils indiquent avoir essuyé un «refus d'Anne Hidalgo de recevoir (mardi) une délégation». De son côté, la municipalité assure que les autocaristes ont bien été reçus la semaine dernière, par Jean-François Martins, l'adjoint au tourisme, et par Christophe Najdovski, l'adjoint aux transports.

Embouteillages le 13 octobre 2016 sur le Quai des Tuileries à Paris, où une partie des voies a été fermée à la circulation automobile pour piétonniser les berges [FRANCOIS GUILLOT / AFP/Archives]
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Embouteillages le 13 octobre 2016 sur le Quai des Tuileries à Paris, où une partie des voies a été fermée à la circulation automobile pour piétonniser les berges

 

«La Ville de Paris doit sortir de son dogmatisme pour s'engager dans une transition énergétique qui conjugue faisabilité technique et acceptabilité économique et sociale», affirment ces autocaristes. Selon eux, «l'échéance fixée à 2020 pour interdire toutes les motorisations diesel est totalement irréaliste et économiquement irresponsable surtout lorsque l'offre alternative n'existe qu'à titre expérimental pour les autocars, là où elle commence à se concrétiser pour les autobus».

Des panneaux annonçant l'interruption du trafic des trains au départ et à l'arrivée de la gare du Nord à Paris après un problème de caténaire le 7 décembre 2016 [PATRICK KOVARIK / AFP/Archives]
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Des panneaux annonçant l'interruption du trafic des trains au départ et à l'arrivée de la gare du Nord à Paris après un problème de caténaire le 7 décembre 2016

 

Ils affirment s'être «engagés depuis de nombreuses années dans des démarches vertueuses et responsables», et avoir «déjà fortement investi dans le renouvellement de leur parc d'autocars au profit de motorisations dont les performances énergétiques sont reconnues». «Mais la profession rappelle une évidence que les élus parisiens ne semblent pas comprendre: les investissements nécessaires pour rendre les véhicules toujours plus efficaces énergétiquement nécessitent du temps», ajoutent les organisations.

«Construire de manière concertée la politique environnementale»

«L'engagement de sortie du diesel, au-delà de la politique, est un engagement sanitaire et écologique. Les épisodes de pollution des quinze derniers jours sont là pour nous le rappeler», rétorque Jean-François Martins. La mairie indique ainsi «avoir travaillé tout au long de l'année avec les autocaristes, dans le cadre du Comité Autocars, pour construire de manière concertée la politique environnementale, ainsi que la politique de stationnement et de tarification du Pass autocars». 

De plus, la municipalité entend «continuer le dialogue avec les autocaristes pour que la filière invente les solutions technologiques qui permettent de répondre à nos exigences environnementales».

Cette manifestation intervient après une série d'événements ces dernières semaines qui ont entravé les déplacements en Ile-de-France : circulation alternée en raison de pics de pollution, ruptures de caténaires sur le RER B et à la gare du Nord, ou encore blocages organisés notamment à Roissy par des chauffeurs de VTC en conflit avec des plateformes telles qu'Uber.

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