La diffusion du clip du rappeur Black M «Je suis chez moi» par la chaîne W9 a provoqué la colère d’internautes sur Twitter, lundi 19 septembre.
Ils crient à la censure. Dans le clip de l’ancien membre de la Sexion D’assaut, quelques plans montrent le chanteur vêtu du tee-shirt du comité de soutien à Adama Traoré, le jeune homme de 24 ans mort le 19 juillet lors de son interpellation par des gendarmes à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise).
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Dans ce clip, vu plus de 7 millions de fois sur YouTube, où le chanteur parle de son identité «française d'origine guinéenne», il porte sur quelques images le vêtement où est inscrit «Justice pour Adama. Sans justice vous n'aurez jamais la paix.»
Ça va tranquille la censure, @W9 ? On prend rappeur, titre & clip...mais pas le tee-shirt ?#JusticePourAdama pic.twitter.com/a7Nya9RuUo
— Sihame Assbague (@s_assbague) 19 septembre 2016
La chaîne répond sur Twitter
La députée PS Sandrine Mazetier a fait part de son «incompréhension totale face à la censure par W9 de Black M», lundi soir sur son compte Twitter, comme des centaines d’internautes qui ont utilisé le mot-dièse #W9Censure.
En fin de journée, la chaîne a répondu à travers un tweet, précisant avoir agi ainsi par «souci de neutralité».
Dans le clip de Black M Je suis chez moi, le floutage d'un message en référence à 1 affaire non jugée a été réalisé par souci de neutralité
— W9 (@W9) 19 septembre 2016
Contactée par «Le Monde», la chaîne a confirmé que cette décision avait été prise pour respecter la procédure en cours, précisant que les prochaines diffusions du clip continueront à flouter le message du comité de soutien.
Les circonstances de la mort toujours pas établies
L’enquête n’a toujours pas établi précisément les circonstances de la mort d’Adama Traoré, qui a provoqué des nuits d’affrontement entre jeunes et forces de l’ordre dans plusieurs communes en juillet dernier.
Sa famille accuse les gendarmes d'avoir employé une technique d'interpellation de nature à provoquer une asphyxie. Les autopsies et la première série d'analyses effectuées n'ont pas encore permis d'établir la cause du décès.