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La prison de Vivonne mise à sac par des détenus

Le nombre exact de participants actifs à la mutinerie était impossible à déterminer lundi en fin d'incident, mais six détenus s'étaient rendus peu avant 20h00.[GUILLAUME SOUVANT / AFP]

Une mutinerie de près de six heures d'une cinquantaine de détenus, qui ont déclenché des incendies faisant 11 blessés légers, a été maîtrisée lundi soir à la prison de Vivonne, près de Poitiers (Vienne).

Cinq membres des forces de l'ordre et six détenus ont été hospitalisés, en lien avec l'inhalation de fumées déclenchées par les mutins au deuxième étage d'un des bâtiments du centre pénitentiaire. Un des détenus hospitalisés a été victime d'un infarctus. Le ministère de la Justice a indiqué dans un communiqué que les équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS), basées à Bordeaux, et des gendarmes mobiles «sont intervenues vers 20h30, prenant le contrôle du 2e étage» du centre pénitentiaire.

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La mutinerie avait débuté vers 17h00, lorsque des détenus «sont parvenus à s'emparer du trousseau de clés du surveillant d'étage, qui a pu s'extraire de la coursive et n'est pas blessé», selon le ministère. A cet étage, hébergeant une cinquantaine de prisonniers, «des détenus ont alors provoqué un départ d'incendie, entraînant d'importants dégagements de fumée».

Les détenus ont par la suite déclenché deux autres départs de feu, tandis que de l'extérieur de la prison, des volutes de fumée cessaient puis reprenaient au fil de la fin de journée. L'incident aurait eu comme origine le refus de permission de sortie à un détenu, qui s'est rebellé, entraînant d'autres détenus dans son mouvement. Les détenus «ont tout cassé à l'intérieur», a indiqué Emmanuel Giraud, délégué régional du syndicat FO pénitentiaire pour la Nouvelle-Aquitaine.

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Une soixantaine de détenus devraient être relogés en raison de cellules hors d'usage après la mutinerie. L'incendie, touchant un étage d'un bâtiment qui en compte trois, a été maîtrisé par les pompiers, qui ont déployé une centaine d'hommes, ont arrosé de l'extérieur, puis sont intervenus à mesure que les ERIS les faisaient progresser à l'intérieur. Auparavant, ils avaient évacué les quelques détenus présents au troisième étage pour les protéger de la fumée, selon le ministère.

Prison ultra-moderne

Un plan «nombreuses victimes» avait été déclenché dans l'éventualité de victimes d'intoxications. Le nombre exact de participants actifs à la mutinerie était impossible à déterminer lundi en fin d'incident, mais six détenus s'étaient rendus peu avant 20h00, soit parce qu'ils se désolidarisaient, soit qu'ils avaient été incommodés par les fumées. Deux détenus de 30 e 34 ans, l'un condamné pour stupéfiants, l'autre pour violences, ont été placés en garde à vue. Les autres détenus de l'étage «ont été évacués vers le gymnase» de la prison. Des poursuites judiciaires devraient être engagées contre plusieurs détenus

La préfecture avait établi une cellule de crise à l'intérieur du centre pénitentiaire. Le centre de Vivonne, inauguré en 2009, est un établissement mixte, ultra-moderne, combinant maison d'arrêt (305 places) et centre de détention (271 places). Il hébergeait ces jours-ci 525 détenus, ne suggérant pas de problème de surpopulation.

Abdelkader Merah parmi les détenus de Vivonne

Abdelkader Merah, frère du tueur jihadiste Mohamed Merah, figure parmi les détenus de Vivonne. Mais selon une source pénitentiaire, il se trouve dans une autre aile de la prison qui n'a en rien été impactée par la mutinerie. Un syndicat a indiqué avoir alerté, ces derniers mois, contre une tendance au regroupement vers Vivonne de détenus "difficiles" d'autres structures, mettant en garde contre le risque de voir le centre se transformer en "poubelle pénitentiaire".

 

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