Dans les messages audio diffusés par Adel Kermiche sur l’application cryptée Telegram et que l’Express s’est procuré, on y apprend l’existence d’un «cheikh» rencontré en prison. Cet homme semble avoir poussé un peu plus le jeune homme dans la radicalisation.
L'écoute de ces fichiers ne laisse aucun doute sur la radicalisation extrême dans laquelle ce terroriste de 19 ans avait sombré depuis de longs mois, et qui s’est intensifiée en prison. L’attaque de l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray était en réalité préparée depuis des mois.
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Adel Kermiche indique dans ses différents messages partagés avec plus de 200 personnes sur l’application cryptée que c'est «un guide spirituel» qui l'a inspiré, révèle l’hebdomadaire. «En prison (à Fleury-Mérogis où il a été enfermé du 22 mai 2015 au 22 mars 2016 après avoir tenté de rejoindre Daesh pour la deuxième fois) avec mon cheikh, il m'a donné des idées», lance-t-il. C’est là, dit-il, qu'il a également croisé «un émir d'Al-Qaïda et d'autres frères». Ensemble, ils auraient «réussi à se réunir pour prendre des cours», assure-t-il, se vantant d'en avoir particulièrement profité puisque partageant la même cellule que ce «guide».
Puis, il décrit d'un air enjoué les multiples procédés visant à tuer un maximum de personnes. Il se réjouit aussi que de nombreuses «idées de son cheikh [aient] été utilisées», notamment lors des attentats du Bataclan à Paris et sur la plage de Sousse, en Tunisie.
Il voulait prouver qu'il était un véritable djihadiste
Difficile d'expliquer comment ce jeune de 19 ans a pu sombrer dans une telle barbarie. Une semaine avant sa mort, il diffusait un autre message vocal dans lequel il semblait bien décidé à prouver à «d'autres frères» qui moquaient son «engagement depuis un canapé», qu'il est un véritable djihadiste.
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Alors qu'il vise toujours à prouver aux «autres frères» qu'il veut «organiser des choses», Adel Kermiche propose de «réunir les frères de Rouen» et des environs. Il fixe comme lieu de rendez-vous la mosquée de Saint-Etienne-du-Rouvray où il dit donner «des cours», dans le but de «créer un groupe», à l'image de l'organisation terroriste «Sharia4Belgium».
Des affirmations que nie en bloc Mohammed Karabila, le président du Conseil régional du culte musulman Haute-Normandie et président de la mosquée en question, qui assure que les cours dispensés à la mosquée pendant les vacances scolaires «sont tenus par des femmes».