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Nombre record de personnes incarcérées en France

Les points noirs se situent notamment en Île-de-france, avec «huit maisons d'arrêt en état de saturation» et «167 % de taux d'occupation». (photo d'illustration) Les points noirs se situent notamment en Île-de-france, avec «huit maisons d'arrêt en état de saturation» et «167 % de taux d'occupation». (photo d'illustration) [HELENE VALENZUELA / AFP]

Le nombre de personnes incarcérées dans les prisons françaises a atteint au 1er juillet un nouveau record : 69.375 détenus. Un chiffre qui repose la question de la surpopulation carcérale.

Car selon l'Administration pénitentiaire, la capacité des établissements pénitentiaires n'était que de 58.311 places opérationnelles. Parmi les détenus, 1.648 étaient installés directement sur des matelas posés à même le sol. Les points noirs se situent notamment en Île-de-france, avec «huit maisons d'arrêt en état de saturation» et «167 % de taux d'occupation», a précisé mardi le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, qui préconise de construire «4.300 places supplémentaires».

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Un rapport du Conseil de l'Europe publié en mars classait d'ailleurs la France parmi les plus mauvais élèves en matière de surpopulation carcérale. L'Hexagone se situe à la 7e place des 47 Etats du Conseil de l'Europe dont les prisons sont les plus surpeuplées, derrière la Hongrie, la Belgique, la Macédoine, la Grèce, l’Albanie et l’Espagne. L'Hexagone est même fréquemment épinglée par la Cour européenne des droits de l'Homme pour «traitements dégradants» des détenus.

Violences entre détenus, pénurie de surveillants, diminution des activités...

Principale cause de cette hausse : l'explosation du nombre de prévenus, qui a augmenté de 13,8% depuis un an. Un résultat dû notamment aux procédures initiées dans la foulée des attentats de Paris et dans le cadre de l'état d'urgence. Autre point marquant : la baisse des aménagements de peine (-1,5 %) et l'effondrement des libérations sous contrainte (-19,8 %), qui témoignent d'un durcissement du système carcéral.

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Les conséquences de cette surpopulation sont connues : tensions et violences entre détenus et contre les surveillants, diminution des activités et moindre disponibilité des conseillers d'insertion. A cette surpopulation s'ajoute une pénurie de surveillants (4.000 pour un effectif de 27.000) en raison de postes vacants et de l'absentéisme.

Finalement, la prison peine à préparer les détenus à leur sortie, ce qui favorise la récidive. Jean-Jacques Urvoas a ainsi mis en garde : «Nos prisons annoncent les malheurs de demain».

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