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Des Français anti-Brexit

Ce plébiscite français pour un maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne est loin d’être un cas isolé.[PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Oubliées la rivalité et l’inimitié du passé. Près de deux semaines avant le référendum sur le Brexit, qui aura lieu le 23 juin prochain outre-Manche, les Français se prononcent contre une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Selon un sondage réalisé par l’institut CSA en exclusivité pour Direct Matin, ils sont en effet 60 % à ne pas vouloir d’un tel scénario. Une proportion nette, même si des disparités existent selon les personnes interrogées. Ce qui tranche avec l’incertitude des Britanniques qui, d’après les différents sondages, ne semblent pas avoir choisi un camp plus que l’autre.

Des jeunes plus européens ?

Quels que soient le sexe, l’âge ou la catégorie socioprofessionnelle des Français interrogés, tous partagent le désir de voir le Royaume-Uni rester dans l’UE. Pour Yves Doutriaux, professeur associé à l’Université Paris I, cela peut s’expliquer par la période difficile que connaît le continent. «Dans des temps troubles, on a tendance à rechercher le statu quo. On n’a pas envie que la sortie d’un pays donne des idées à d’autres», estime l’auteur des Institutions de l’Union européenne (éd. La documentation française).

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Mais les femmes (66 %) sont beaucoup plus opposées au Brexit que les hommes (51 %). Selon Julie Gaillot, du pôle Society à l’institut CSA, l’explication est à la fois politique et socio­logique. «Les femmes votent tra­dition­nel­le­ment moins pour les partis des extrê­mes, qui sont les plus euro­sceptiques. De plus, elles se sentent rassurées par le statu quo, la stabilité.» Une différence, plus légère, existe également selon l’âge.

Les 18-24 ans sont plus nombreux à vouloir un maintien (66 %) que les 65 ans et plus (56 %). «C’est la génération Erasmus, qui voyage plus, qui a plus de connaissances sur l’UE, et qui a également une vision à plus long terme», explique Yves Doutriaux. Enfin, les CSP+ (62 %) et les cadres (65 %) sont plus opposés à une sortie que les ouvriers (50 %). «Ils ne vivent pas l’UE de la même façon, estime Julie Gaillot. Les ouvriers voient moins les apports de l’UE dans leur vie de tous les jours.»

Un sentiment partagé

Ce plébiscite français pour un maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne est loin d’être un cas isolé. Selon une récente étude réalisée dans neuf pays du continent, les citoyens européens sont favorables au maintien. Les Allemands étant les plus convaincus (79 %), loin devant les Luxembourgeois (66 %), les Polonais (64 %), ou bien encore les Néerlandais (63 %).

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Reste à savoir si cette opinion unanime ne va pas avoir l’effet inverse sur les Britanniques, très attachés à leur indépendance, et les pousser à se prononcer en faveur du Brexit.

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