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Nicolas Dupont-Aignon : «Les maires sont découragés»

Nicolas Dupont-Aignan entend notamment interpeller les pouvoirs publics sur la situation en France, alors que les collectivités subissent une disette budgétaire. [© J_MARS_SIPA]

Le président de Debout la France et député-maire de Yerres (Essonne) ne cache pas son inquiétude sur la situation des communes, alors que les élus sont réunis en congrès à Paris jusqu’à jeudi.

Un contexte tendu. Nicolas Dupont-Aignan, maire de Yerres (Essonne) et candidat à l’élection présidentielle, participe comme d’autres élus locaux au 99e congrès des maires qui se tient jusqu’à jeudi, Porte de Versailles, à Paris. Il entend notamment interpeller les pouvoirs publics sur la situation en France, alors que les collectivités subissent une disette budgétaire et que le pays cherche toujours des issues à la crise sociale consécutive à la loi travail.

Quel est l’objectif de votre présence au congrès des maires ?

Je veux alerter l’opinion et le gouvernement sur la situation dramatique des communes, car personne ne réalise l’abandon du monde rural français. Elles sont asphyxiées financièrement. Il faut donc arrêter les baisses de dotations pour les petites communes, c’est indispensable.

Comment les élus locaux gèrent-ils cette crise ?

Les maires sont découragés aujour­d’hui, notamment à cause de la loi Notre (prévoyant de fusionner les communes inférieures à 15 000 habitants, ndlr), qui crée des intercommunalités gigantesques. Les maires sont déprimés car totalement dépossédés de leurs responsabilités. Non seulement ils ont des contraintes budgétaires et normatives, venues de l’Etat et de l’Union européenne, et, en plus, on les met dans des grandes intercommunalités qui n’ont aucun sens. Ils ne voient pas le bout du tunnel et n’ont aucune perspective.

Quelles mesures mettre en œuvre pour sauver ces territoires ?

Il faut prendre des mesures d’incitation fiscale pour maintenir les commerces et inciter les médecins à revenir à la campagne. Je propose la création de 5 000 commerces de proximité qui regrouperaient les différents services publics. On pourrait par exemple mettre un guichet de La Poste à côté de celui de la CAF. Il faut également annuler la loi Notre, et revenir à des intercommunalités humaines.

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La France va-t-elle «mieux», comme le dit François Hollande ?

C’est une plaisanterie de mauvais goût, surtout quand la France est en grève à cause d’une loi injuste qui, de surcroît, ne sert pas les PME. Ces grèves ruinent l’image de la France,  pour une loi inutile.

Comment calmer la colère des manifestants ?

Il faut respecter la démocratie. Le gouvernement n’a pas de majorité et passe en force. Il faut donc retirer la loi afin de repartir sur des bases saines, et renouer le dialogue.

Le pays est bloqué par les syndicats. Une telle situation est-elle acceptable ?

La CGT agit de manière scandaleuse mais ce qui est tout aussi inacceptable, c’est d’utiliser le 49.3. Gouverner, c’est prévoir. Ça n’est pas de mettre le pays à feu et à sang pour rien. Un gouvernement doit être responsable. A un moment, il faut savoir sortir d’une crise intelligemment, c’est l’intérêt du pays qui doit l’emporter. On n’est pas dans un combat de coqs. 

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