En direct
A suivre

Pénurie de carburants : ces précédents qui ont marqué la France

Les derniers blocages de raffineries datent de 2010. [© JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP]

La France a déjà connu plusieurs épisodes de pénuries de carburants, les raffineries étant très souvent bloquées au cours de mouvements sociaux. Rétrospective.

L'arme a été brandie à de nombreuses reprises par les syndicats. Le but ? mettre la pression sur le gouvernement en place.

Suscitant toujours l'inquiétude auprès des automobilistes, les blocages successifs sont restés dans les mémoires.

La réponse des autorités a varié en fonction de la couleur et de la ligne adoptée par le gouvernement en place.

1968

Il s'agit de la seule fois où le pays a réellement connu une pénurie de carburants. En effet, à l'occasion des «événements» du mois de mai, près de 9 millions de personnes arrêtent de travailler, après un appel général à la grève. Conséquence : le 20 mai, les transports en communs sont à l'arrêt, obligeant les Français à prendre leur voiture. Les raffineries et les dépôts sont également bloqués, comme la majorité des sites industriels.

Finalement, la situation prend fin après la signature des accords de Grenelle, le 31 mai, donnant de nouveaux droits aux travailleurs. Les stations-service sont alors de nouveau approvisionnées.

1996

La crise touche cette fois les transporteurs routiers. Après plusieurs mois de négociation avec les représentants du patronat, ils se mettent en grève pour demander des revalorisations de leurs salaires. Le mouvement démarre le 18 novembre et entraîne rapidement des difficultés dans les pompes à essence. Sur les 18.000 stations-service de l'époque, entre 5.000 et 8.000 sont asséchées, selon Europe 1.

Là encore, c'est la signature d'un accord, le 29 novembre, entre le patronat et les syndicats, qui met finalement fin aux hostilités. 

1997

Mais l'accalmie est de courte durée. En effet, un an plus tard, de nouveaux mouvements des transporteurs routiers perturbent l'approvisionnement des stations-service. Opposés au patronat, les manifestants demande de revoir la question des salaires. 

Cette fois, les forces de l'ordre sont déployées aux endroits stratégiques, afin d'éviter une pénurie trop importante. Le Parisien relève d'ailleurs que des CRS avaient été postés aux portes de Paris pour empêcher la formation de barrages. 

Le mouvement s'arrête le 7 novembre, après la signature d'un protocole entre les syndicats et le patronat. 

2000

Cette année-là, le mouvement réunit à la fois les transporteurs et les agriculteurs, qui protestent contre le prix des carburants. La manifestation s'étend, si bien que la quasi-totalité des raffineries et dépôts de France sont à l'arrêt. 

La situation se débloque au bout d'une semaine, lorsque le gouvernement décide d'accorder des aides spécifiques à chaque branche. 

2010

Ce mouvement, plus long que les précédents, est conduit par plusieurs catégories socio-professionnelles, dénonçant la réforme des retraites. En octobre, au plus fort du conflit, plus de 5.000 stations-service sont à sec.

Le gouvernement décide alors d'employer la méthode forte, en levant les barrages installés. Aussi, rappelle Le Figaro, des salariés sont réquisitionnés par voie d'huissier. La situation revient donc peu à peu à la normale, avant l'adoption définitive du texte très controversé le 26 octobre.

2016

La loi Travail est au coeur de ce nouvel épisode de pénurie. En juin 2016, le ton est monté entre le gouvernement et les syndicats contestataires, qui ont laissé planer la menace d’une pénurie d’essence pour obtenir le retrait du texte de Myriam El Khomri.

Le mouvement contre le projet de loi a rapidement été rejoint par les salariés des centrales nucléaires ainsi que ceux des raffineries où les grévistes sont allés jusqu’à bloquer les dépôts de carburants entraînant une pénurie d’essence.

2019

En 2019, c'est autour de la réforme des retraites d'être dans le viseur des grévistes. Le 5 décembre 2019, sept raffineries françaises sur huit étaient bloquées laissant entrapercevoir aux nombreux automobilistes une pénurie de carburant dans les stations-essence.

En parallèle, les grévistes étaient également opposés contre le projet du gouvernement de supprimer l’exonération de taxe jusqu’à présent en vigueur pour le gazole non-routier. Le mouvement était particulièrement suivi à l'ouest du territoire, où les professionnels du BTP ont bloqué les dépôts pétroliers de Brest, du Mans et de Vern-sur-Seiche, près de Rennes afin de défendre cet avantage fiscal sur le gazole.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités