En direct
A suivre

Jean-Louis Bruguière : "L'Euro 2016, un challenge sécuritaire très compliqué"

L'ancien juge anti-terroriste insiste sur l'importance du travail de renseignement en amont. L'ancien juge anti-terroriste insiste sur l'importance du travail de renseignement en amont.[BERTRAND GUAY / AFP]

Dans un mois, le 10 juin, l'équipe de France donnera le coup d'envoi de son Euro, au Stade de France. Un événement à hauts risques compte tenu de la menace jihadiste, comme l'explique l'ancien juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière.

Pensez-vous que les fan-zones seront les lieux les plus sensibles de la compétition ?
Ce sera un challenge très compliqué, car la sécurisation d'un tel événement est un système global. Les mesures prises dans les stades ou dans les fan-zones sont faites pour rassurer, et doivent permettre de créer des zones quasi-étanches. Elle seront dissuasives pour les éventuelles assaillants. Mais le défensif, très utilisé par les Anglo-Saxons, n'est pas suffisant. Il faut d'abord compter sur la détection en amont, les préparatifs des réseaux. Une attaque terroriste n'est pas menée sans une préparation logistique, et c'est le rôle des hommes du renseignement. 

Doit-on donc craindre une attaque dans d'autres endroits ?
Les terroristes cherchent à agir de manière pratique, à frapper les zones de concentration de population vulnérables. Pour les attentats de Paris, par exemple, la préparation a été faite en Belgique. Les zones à surveiller tout particulièrement seront donc les gares et les aéroports, il y aura une multitudes de cibles. Finalement, un G7 ou la COP21 sont plus faciles à sécuriser.

L'Euro 2016 serait-il une cible symbolique, après les attaques perpétrées en 2015 en France ?
Toute grande manifestation sportive est une cible potentielle, et la prochaine sera les JO aux Brésil. Car elle offre deux choses. D'une part, une concentration exceptionnelle de population. De l'autre, une exposition médiatique planétaire. La terreur, c'est d'abord une image. Et ce n'est pas nouveau. La Coupe du Monde 1998 et l'Euro 2000, organisé par la Belgique et les Pays-Bas, avaient fait l'objet de projets d'attentats. 

En marge du terrorisme, ce genre de compétition présente d'autres dangers…
Il y a effectivement le risque d'une présence de hooligans, ou de groupes alter-mondialistes. Le tout dans un climat social dégradé. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités