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"Jungle" de Calais : un groupe d'Iraniens se fait coudre la bouche

Un migrant iranien manifeste la bouche cousue le 2 mars 2016 dans la "jungle" de Calais [PHILIPPE HUGUEN / AFP] Un migrant iranien manifeste la bouche cousue le 2 mars 2016 dans la "jungle" de Calais [PHILIPPE HUGUEN / AFP]

La crise des migrants de Calais a pris jeudi une nouvelle dimension, avec le geste commis en public par un groupe d'Iraniens qui se sont faits coudre la bouche dans le camp de la "Jungle".

La scène se passait, au milieu d'un attroupement, devant des photographes et cameramen, juste en face de l'abri de Médecins sans frontières, dans la zone sud du camp vouée à être évacuée. Neuf Iraniens avaient la bouche cousue ou en train de l'être, avec des aiguilles et du fil, sans que l'on sache si parmi eux certains s'étaient déjà fait coudre la bouche la veille. Ce groupe était constitué uniquement d'hommes, qui avaient presque tous le visage masqué par des écharpes trouées au niveau des yeux. L'un d'eux, âgé d'une quarantaine d'années, poussait des gémissements.

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La veille, huit Iraniens, selon deux associations d'aide aux migrants, deux selon la préfecture, s'étaient fait coudre la bouche. Ils avaient agi ainsi "parce que leur cabane venait d'être détruite", avait expliqué François Guennoc, de l'association L'Auberge des migrants. Ils avaient défilé brièvement dans une allée du camp, avec deux pancartes: "We are humans" ("nous sommes des êtres humains") ou encore "Where is your democracy? Where is our freedom?" ("Où est votre démocratie? Où est notre liberté?").

"De tels faits ne peuvent que susciter une profonde émotion", avait réagi la préfecture dans un communiqué. Mais "rien ne justifie de telles extrémités alors même que l'Etat met tout en oeuvre pour sortir les migrants des conditions indignes dans lesquelles ils survivent dans la zone sud".

 

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