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Les auto-écoles mobilisées contre la nouvelle épreuve du code de la route

300 à 350 véhicules d'auto écoles venant de plusieurs régions étaient stationnés place Joffre, entre la Tour Eiffel et l'école militaire. [JEFF PACHOUD / AFP]

Des bouchons savamment organisés par ceux qui apprennent habituellement aux autres à conduire: les auto-écoles se mobilisaient lundi matin à Paris et dans plusieurs villes de province pour réclamer un report de la nouvelle épreuve du code de la route, prévue au printemps.

Avril, pour eux, c'est trop tôt : une délégation du premier syndicat du secteur, le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA), à l'origine de la mobilisation, a demandé à être reçue à Matignon, afin que la nouvelle épreuve ne soit pas mise en oeuvre avant septembre. "Les voitures ne bougeront pas tant qu'on aura pas obtenu gain de cause", a prévenu Patrice Bessone, président de la branche éducation routière au CNPA. A 13h, 300 à 350 véhicules d'auto écoles, drapeaux et ballons aux couleurs rouge et bleu, venant des régions Île-de-France, Bourgogne, Nord-pas-de-Calais, Normandie et Est étaient stationnés place Joffre, entre la Tour Eiffel et l'école militaire, a constaté un journaliste de l'AFP.

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"Nous ne contestons pas la réforme de l'épreuve du code", c'est "le timing qui est inapproprié", explique Patrice Bessone. "Il faut que tout le monde, formateurs et élèves, aient le temps de se préparer", a-t-il détaillé. "Beaucoup d'écoles de conduite ne seront équipées du nouveau matériel que vers mi-mars et il faut organiser tout ça dans la précipitation ?" Les deux autres principaux syndicats sont eux satisfaits de la date du 18 avril.

Cette épreuve du code de la route nouvelle version prévoit 1 000 nouvelles questions (contre 700 actuellement), qui porteront notamment sur les premiers secours et l'écologie, avec pour la première fois des vidéos, et s'inscrit dans la réforme du permis de conduire présentée il y a plusieurs mois par le ministère de l'Intérieur. Objectif : réduire les délais de passage du permis à 45 jours, soit la moitié du temps moyen d'attente aujourd'hui, et jusqu'à six mois dans certaines régions.

Mobilisation en province

A Lyon, environ 200 véhicules d'auto-écoles, venus du grand sud-est de la France, ont organisé des opérations escargot sur les principaux axes convergeant sur Lyon (A46, A42, A43 et A7), provoquant d'importantes perturbations, selon Bison Futé. "On a peur que nos candidats aillent à l'échec et que ça leur fasse des frais supplémentaires", a expliqué Luc Gibert, responsable pour le Rhône de la branche auto-école du CNPA. "On a appris, il y a trois semaines, qu'il allait y avoir une réforme de l'examen du code. Aujourd'hui, on n'a pas encore pu visionner les nouvelles diapositives, nos fournisseurs n'ont ni livre, ni support pédagogique à nous vendre pour qu'on puisse préparer nos candidats", a-t-il déploré.

Opération escargot également à Toulouse avec une centaine de véhicules sur le boulevard périphérique, selon un journaliste de l'AFP. A Angers, 250 à 300 moniteurs d'auto-écoles, selon les organisateurs, 170 selon la préfecture, se sont rassemblés au parc des expositions de la ville. Une délégation devait être reçue en fin de matinée à la préfecture du Maine-et-Loire.

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"On proteste aussi contre la privatisation (de certains examens) qui va coûter 30 euros de plus aux élèves", a indiqué le président régional du CNPA, Richard Zimmer. Les candidats devront désormais s'acquitter de 30 euros lors du passage du code, un alignement sur les pays voisins. "La gratuité de l'examen était jusqu'ici une exception française en Europe", a déclaré Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, dans un entretien au Parisien.

Lundi, 43 postiers sont devenus examinateurs du permis de conduire, les premiers de leur profession à se voir confier cette tâche, une nouveauté prévue dans le cadre de la loi Macron, afin, encore, de réduire les délais de passage du permis.

En 2015, la France comptait 11 000 exploitants d'auto-écoles, employant 25 000 salariés, enseignants et personnel administratif confondus. Chaque année, environ 1,6 million de candidats tentent de passer le permis de conduire. Quelque 830 000 y parviennent, selon le ministère de l'Intérieur.

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