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Sécurité routière : alerte rouge sur la route

La France n'avait pas connu deux années de hausses depuis plus de trente ans. La France n'avait pas connu deux années de hausses depuis plus de trente ans.[SEBASTIEN LAPEYRERE / AFP]

Tandis que le nombre de décès sur la route ne cesse d’augmenter, les autorités multiplient les initiatives. Un effort qui semble s’essouffler.

Une spirale inquiétante. Le mauvais bilan de la mortalité au ­volant pour l’année 2015 (3 464 décès, +2,4 %) replace la sécurité routière au centre des préoccu­pations du gouvernement. Car, alors que la France n’avait plus connu deux années consécutives de hausse depuis plus de trente ans, l’objectif que s’est fixé la politique gou­ver­nementale s’éloigne. Comment pourra-t-on passer sous la barre des 2 000 morts par an d’ici à 2020, alors même que ce fléau peine, de plus en plus, à être endigué ?

Une pluie de mesures l’an dernier

Pourtant, le gouvernement est loin d’être inactif. Dès janvier 2015, après la hausse enregistrée en 2014 (+ 3,5 %),  le ­ministre de l’Intérieur avait annoncé une trentaine de mesures. Parmi elles, la possibilité pour les maires d’abaisser la vitesse à 30 km/h dans leur ville, la modernisation des 4 200 radars automatiques, l’instauration de radars double face, ou l’interdiction du port des oreillettes. Il s’est ensuite attaqué au problème de l’alcool chez les novices, en abaissant le taux légal de 0,5 g/l de sang à 0,2 g/l. Avant que Manuel Valls n’annonce l’installation de 500 radars de plus, la généralisation des tests salivaires pour les stupéfiants et l’expérimentation de drones pour détecter les chauffards.

Un arsenal, complété cette semaine par la création de l’Observatoire national de la route, destiné à améliorer l’entretien du réseau national. Sans compter la prévention, qui fait l’objet d’une campagne présentée jeudi 28 janvier. Autant d’actions qui font dire à Bernard Cazeneuve que l’effort doit venir des automobilistes. Car, si «l’Etat prend des précautions, rien ne peut se substituer à la responsabilité ­individuelle». Et Emmanuel Barbe, délégué à la sécurité routière, d’ajouter : «Il faut que les gens se responsabilisent.»

Des réponses à trouver

Les solutions possibles divisent les ­associations. Pierre Chasseray, directeur général de 40 millions d’automobilistes, tempère les mauvais chiffres de 2015 en parlant d’une «hausse mécanique» consécutive aux baisses de 2012 et 2013. Il regrette que l’Etat se focalise sur «le relâchement sur la vitesse», et non sur l’alcool et la drogue. A l’inverse, c’est sur l’allure des véhicules que la Ligue contre la violence routière veut agir. Elle réclame la mise en place ­nationale de la baisse de 90 à 80 km/h sur les routes, pour «épargner 400 vies par an». Autre idée, la généralisation du ­limitateur automatique de ­vitesse (Lavia), ou l’installation de boîtes noires dans les voitures, pour mieux étudier les causes des accidents.

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