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Moirans : Hollande promet des sanctions

Entre 100 et 200 personnes, en majorité extérieures au camp, ont fait le déplacement.[PHILIPPE DESMAZES / AFP]

Les obsèques d'un jeune appartenant à la communauté des gens du voyage se sont finalement déroulées dans un calme précaire mercredi à Moirans, au lendemain de violences provoquées par le refus de la justice de libérer son frère. François Hollande a assuré que "des sanctions" seraient prises "à la hauteur des dommages qui ont été causés".

Après une matinée de confusion et de tensions, le convoi funéraire est arrivé devant l'église vers 15h30. Des dizaines de gerbes remplissaient trois véhicules des pompes funèbres. Entre 100 et 200 personnes, en majorité extérieures au camp, avaient fait le déplacement.

Des policiers en civil étaient présents mais aucun en uniforme, tranchant avec l'important dispositif de gendarmerie toujours présent aux abords du camp de gens du voyage où résidait la victime. Peu après 16h15, la cérémonie prenait fin.

Deux cents gendarmes toujours mobilisés

Plus de deux cents gendarmes étaient toujours mobilisés mercredi en fin d'après midi dans cette ville située à une vingtaine de kilomètres de Grenoble. "Le calme est revenu mais on reste en alerte maximum pour suivre la situation", a souligné le préfet de l'Isère, Jean-Paul Bonnetain.

Les journalistes et surtout les caméras et photographes avaient été maintenus à 300 mètres de distance. "On ne veut pas voir une caméra pendant les funérailles, c'est fini", a lancé un homme, véhément.

François Hollande a assuré que "des sanctions" seraient prises "à la hauteur" des actes de violence commis. Le chef d'état a également estimé que la justice avait agi de façon "particulièrement opportune" en refusant la permission de sortie d'un détenu pour assister aux obsèques de son frère, qui avait entraîné la veille une flambée de violences.

Identification longue

Aucune interpellation n'a eu lieu la nuit dernière. En revanche, des consignes avaient été données pour prendre des photos, des vidéos et pour recueillir des témoignages afin de permettre des identifications. Le procureur a indiqué lors d'une conférence de presse que l'identification des "émeutiers" pourrait prendre "plusieurs semaines".

Mardi, plusieurs dizaines de gens du voyage ont brûlé des palettes et des carcasses de voitures sur la RD 1085 et sur la voie ferrée, bloquant le trafic SNCF entre Lyon et Grenoble. Une casse a été pillée par les émeutiers, qui ont également saccagé la gare de Moirans à coups de barre de fer. Non loin de là, à Voreppe, une dizaine de voitures ont également été incendiées mardi.

Tout est parti de la mort de trois jeunes à bord d'une voiture volée alors qu'ils venaient de faire un cambriolage en Isère dans la nuit de vendredi à samedi. L'un d'eux est le fils d'Adèle Vinterstein, une habitante du camp de gens du voyage installé depuis des années à Moirans.

Le frère transféré dans une autre prison

Un autre de ses fils est incarcéré depuis trois ans pour vol à main armée et les habitants du camp souhaitaient vivement qu'il puisse assister aux obsèques de son frère. D'où cette accès de violence et une mutinerie mardi soir à la prison d'Aiton en Savoie, où il était incarcéré.

Mais mercredi matin, la juge d'application des peines d'Albertville a rejeté une nouvelle demande d'autorisation de sortie, sous escorte. Peu avant, la cour d'appel de Chambéry confirmait le rejet d'une première demande d'autorisation de sortie, sans escorte, de ce détenu âgé de 24 ans.

Ce refus est essentiellement motivé par "des violences sur un co détenu, commises le 26 juillet 2015" et par la mutinerie de mardi, selon un communiqué du parquet d'Albertville. Il a depuis été transféré dans une autre prison, selon le parquet qui n'a pas précisé laquelle. Il s'agirait de la prison de Villefranche-sur-Saône, au nord de Lyon, où deux détenus d'Aiton ont été transférés dans la nuit, selon une source syndicale.

 

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