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VTC : les taxis parisiens contre-attaquent

Un sticker a été apposé sur le signe lumineux d'un taxi, pendant une manifestation de chauffeurs de taxi anti-UberPOP, le 25 juin 2015 à Paris [LOIC VENANCE / AFP/Archives] Un sticker a été apposé sur le signe lumineux d'un taxi, pendant une manifestation de chauffeurs de taxi anti-UberPOP, le 25 juin 2015 à Paris [LOIC VENANCE / AFP/Archives]

Costume-cravate, applications mobiles et tarifs jeunes: aiguillonnés par la concurrence des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC), des taxis parisiens misent eux aussi sur le service et la technologie pour défendre leurs positions et restaurer une image écornée.

 

"Je crois que la profession dans son ensemble a compris le message et est en train de se réformer", indique à l'AFP Serge Metz, PDG des taxis G7, à l'issue d'une année qui a vu la poursuite de la mobilisation des taxis contre Uber, géant américain des voitures avec chauffeur.

Le Conseil constitutionnel doit examiner le 15 septembre une question prioritaire de constitutionnalité relative au service controversé UberPOP, qui mettait en relation des particuliers avec des chauffeurs non professionnels, jusqu'à sa suspension début juillet.

Alors que le transport de personnes a été encadré par la loi Thévenoud du 1er octobre 2014, les VTC, dont ceux fédérés par l'application Uber sur téléphone mobile, sont désormais bien implantés.

Près de 9.000 VTC circulent en Ile-de-France, selon la fédération des exploitants de ces véhicules, un chiffre à mettre en rapport avec les quelque 17.700 "taxis parisiens" recensés par la préfecture de police.

Outre les applications mobiles, les VTC ont bâti leur succès sur la qualité du service: disponibilité, bouteille d'eau et prises de chargement pour téléphones à bord, chauffeurs attentionnés...

Cette "expérience client" contrastait parfois avec celle vécue dans les taxis parisiens, placés en 2010 à la dernière place d'un classement de grandes villes touristiques mondiales publié par Hotels.com.

Que ce soit chez G7 (8.000 taxis) ou Taxis bleus (plus de 3.000 véhicules), on assure avoir réagi.

 

A la conquête des jeunes 

"La notation sur les applications mobiles a fait beaucoup de bien pour qu'il y ait une prise de conscience de certains chauffeurs qui ne faisaient peut-être pas assez d'efforts hier et qui en font aujourd'hui", explique le directeur général des Taxis bleus, Yann Ricordel.

De son côté, G7 a mis en place une "charte de qualité" à laquelle ont adhéré 6.000 chauffeurs. Ils s'engagent à "porter la chemise, la cravate, le costume, ouvrir les portes à leurs clients...", énumère M. Metz, dont l'entreprise mène aussi des inspections surprise.

Serge Metz, alors président de SNGT, le 8 octobre 2007 à Paris [Mehdi Fedouach / AFP/Archives]
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Serge Metz, alors président de SNGT, le 8 octobre 2007 à Paris
 

 

Ces dispositifs de contrôle, avec risque de perte d'affiliation à la clé, existaient depuis des années "mais nous les avons renforcés" grâce à l'internet mobile, explique le PDG, en rappelant que G7 a lancé son application pour smartphone dès 2008, quand Uber n'existait pas encore.

Sur "l'accueil, l'amabilité, les modes de paiement, il y a des progrès, c'est certain", constate Jean Macheras, responsable du réseau "déplacements urbains" de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut), et qui siège à la commission des taxis parisiens. Pour lui, l'irruption des VTC a contraint les taxis à s'adapter. "Comme ils avaient un monopole, ils ne se gênaient pas", résume-t-il.

Au-delà du service et des technologies - M. Ricordel se félicite du succès des "boutons connectés" d'appel de taxis installés par son entreprise dans les hôtels parisiens -, les compagnies partent aussi à la conquête des jeunes.

Après "WeCab", des taxis partagés vers les aéroports, G7 a mis en place jeudi "NightCab", un service destiné aux 15-25 ans, disponible de 22h00 à 5h00 du matin en fin de semaine. A des tarifs réduits de 20%, il semble taillé pour contrer la start-up à succès Heetch. Quant à M. Ricordel, il promet aussi de bientôt "parler à la cible jeune" avec des tarifs "inventifs".

Reste la question d'évaluer les conséquences des violences et dégradations commises lors de manifestations anti-UberPOP fin juin, qui ont été abondamment relayées et commentées sur les réseaux sociaux.

"En terme d'image, c'est un échec pour la profession" des taxis, concède M. Ricordel tout en dénonçant les "provocations diverses et variées" d'Uber avant cette mobilisation. Au siège français de la société californienne, on souligne avoir noté un pic de téléchargements de l'application mobile à la suite des incidents.

 

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