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Après 170 ans sous la mer, le goût du champagne reste intact

Le champagne avait été découvert en 2010, dans une épave de la Mer Baltique. [Miguel Medina / AFP/Archives]

Des bouteilles de champagne, découvertes en 2010 dans l’épave d’un navire après avoir passé 170 ans dans la mer Baltique, ont été goutées et analysées par des scientifiques français. Elles ont été visiblement appréciées

 

"On a vraiment été surpris de constater que le champagne que nous avons testé était parfaitement préservé, que ce soit du point de vue de la composition chimique que de l'arôme." explique à l'AFP Philippe Jeandet, professeur de biochimie alimentaire et qui a eu le droit de goûter à ce précieux trésor datant du milieu du XIXème siècle.

La cargaison de 168 bouteilles, parmi laquelle figuraient du Veuve Clicquot-Ponsardin, du Heidsieck et du Juglar, a été découverte il y a près de 5 ans, à 50 mètres de profondeur. Les résultats des analyses des bouteilles sont parus lundi 20 avril dans les comptes rendus de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS).

 

Un champagne avec "beaucoup de fraicheur"

"Pour nos analyses on a eu deux millilitres et j'ai dégusté 100 microlitres, soit deux gouttes, déposées sur ma main avec une seringue, que j'ai humées et goûtées" précise Philippe Jeandet à l'AFP. Certains œnologues ont quant à eux pu déguster davantage d’échantillons. Les citant dans le rapport, le professeur a qualifié le champagne de "très jeune, ayant beaucoup de fraîcheur, un note florale ou fruitée". 

Aucune différence majeure en terme de profils chimiques n’a été notée entre ces vieux champagnes et ceux fabriqués aujourd’hui. "Les teneurs en acide acétique (vinaigre) sont seulement un peu plus élevées que celles des champagnes modernes" souligne tout de même le professeur.

 

Beaucoup plus sucré

Une seule différence majeure : la teneur en sucre. En effet, le champagne analysé s’est avéré beaucoup plus sucré : il comptait 150 grammes de sucre par litre. Aujourd’hui les  demi-secs n’en contiennent que 50 grammes.  

Le professeur note également que ces champagnes, en terme de santé, sont tout aussi "irréprochables que les vins d’aujourd’hui". En revanche, les viticulteurs de l’époque maîtrisaient moins bien les fermentations. Les bouteilles analysées faisaient en effet 3 degrés de moins (9,5 degrés) que celles d’aujourd’hui (12,5). Mais une raison peut expliquer cette différence : le climat du XIXème siècle était beaucoup plus froid que celui d'aujourd'hui. 
 

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