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Les tarifs autoroutiers attaqués par les usagers

Selon Corinne Lepage, "le but est d'exiger des sociétés d'autoroutes le juste prix du ticket de péage".[VALERY HACHE / AFP]

Après le gouvernement qui veut remettre à plat les contrats des autoroutes, ce sont désormais les usagers qui montent au créneau, via une action menée par l'ancienne ministre Corinne Lepage, et qui pourrait aller jusque devant les tribunaux.

 

Grâce à cette initiative qui a reçu le soutien vendredi du ministre des Finances Michel Sapin, les utilisateurs des cinq plus vieilles portions d'autoroutes françaises vont pouvoir garder leurs tickets, et demander a être partiellement remboursés de ces trajets, car "selon nos estimations, le tarif actuel (des péages) est d'au moins 20% supérieur à ce qu'il devrait être", a indiqué Mme Lepage.

"Le but est d'exiger des sociétés d'autoroutes le juste prix du ticket de péage", a-t-elle déclaré dans le Parisien, qui a révélé cette démarche. L'ex-ministre souligne que les autoroutes A1, A6, A7, A9 et A13 ont été choisies car "elles ont été construites sous le général de Gaulle dans les années 1960-1970, et leur coût de construction est amorti depuis longtemps".

 

Pas une action collective

"On est dans un système qui est dénoncé depuis 15 ans par la Cour des comptes, (...) pour toutes les autoroutes les plus anciennes, les tarifs auraient dû baisser, parce qu'elles étaient amorties, (mais) il ne s'est rien passé", a-t-elle déploré, contactée par l'AFP.

Corinne Lepage a précisé qu'il ne s'agit pas d'une action collective, puisque chaque utilisateur des autoroutes formule son recours. D'abord, une demande de médiation, puis, si elles n'aboutissent pas, "les saisines du juge d'instance sont prêtes". Elle explique s'être "rapprochée d'un site de juristes, Actioncivile.com", pour monter cette action, ouverte vendredi et jusqu'en juin. Elle espère rassembler jusqu'à 50. 000 demandes.

 

"Approche caricaturale "

Les sociétés d'autoroutes sont engagées dans un bras de fer avec l'Etat depuis la publication en septembre d'un rapport de l'Autorité de la concurrence, qui dénonçait une situation de "rente", ce qu'elles réfutent.

Le gouvernement a mis en place un groupe de travail sur l'avenir des concessions d'autoroutes, et suspendu la hausse annuelle des tarifs dans l'attente de ses conclusions, ce que les concessionnaires ont contesté devant le Conseil d'Etat. "Que des consommateurs, des automobilistes, veuillent agir, et éventuellement se faire rembourser, je trouve que c'est une bonne chose", a réagi vendredi le ministre des Finances Michel Sapin, "surtout dans le contexte actuel où nous avons des négociations avec ces autoroutes".
 

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