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Zoom sur la délinquance

Les chiffres de la délinquance sont à la stabilité.[GERARD JULIEN / AFP]

Ce sont des actes malveillants qui empoisonnent la vie des Français, de façon plus ou moins dramatique. L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) rend public ce matin son enquête annuelle de victimation.

 

Son but : regarder au-delà des statistiques enregistrées par la police et la gendarmerie, afin de connaître les faits de délinquance subis par la population.

Une partie des ménages a été interrogée directement, sachant que nombre de citoyens, lorsqu’ils sont victimes, ne s’en plaignent pas nécessairement par la suite auprès des autorités.

Cambriolages, effractions de véhicules, vols personnels, agressions physiques ou sexuelles, l’ensemble des méfaits perpétrés en France ont été passés au crible. Et pour 2014, la tendance est, de manière globale, à la stabilité.  

 

Les cambriolages, après avoir  explosé, semblent se calmer

Ce type d’attaque a fait l’actualité ces dernières années. En 2013, les ménages ont subi un peu plus d’un million de vols et tentatives de vol chez eux, dont 600 000 cambriolages, qui concernent leur résidence principale.

En moyenne, donc, 3,1 % des foyers ont été "visités". Une proportion élevée (2,6 % en 2008, 2,8 % en 2010), mais stable par rapport aux années 2011 et 2012.

Cette amélioration de la situation peut s’expliquer par une prise de conscience générale dans le pays. D’une part du côté de la population, incitée à mieux se protéger. De l’autre de la part des autorités, qui ont musclé la surveillance des réseaux spécialisés dans les cambriolages. En témoigne il y a quelques jours le démantèlement d’un gang d’Europe de l’est.

 

Les voleurs délaissent les voitures au profit des vélos

La tendance était déjà visible depuis plusieurs années : la voiture n’est plus une cible de choix. En effet, 272 000 ménages déclarent avoir vu leur véhicule disparaître en 2013, soit 1 % de la population.

Cette proportion, stable depuis deux ans, était de 1,3 % en 2010, 1,5 % en 2008, et même 1,9 % en 2006. "Les voitures sont de plus en plus difficiles à voler, et les Français sont sans doute de plus en plus vigilants", estime Christophe Soullez, chef de l’ONDRP. Selon lui, les malfaiteurs sont en quête de proies plus faciles.

Et notamment les vélos, dont près de 2,8 millions d’exemplaires ont été vendus rien qu’en 2013. Stylisés, perfectionnés (notamment avec l’assistance électrique) et donc plus chers, ils restent des objets difficiles à sécuriser.

Résultat : 400 000 vols et tentatives de vols ont été recensés en 2013 (1,4 %, contre 1,1% en 2012). 

 

Les jeunes femmes sont les cibles des vols avec violences

Les malfaiteurs peuvent aussi attaquer directement. Ainsi, le nombre de Français qui disent avoir été victimes de vols ou tentatives de vol "personnels", hors de chez eux, a atteint 1,3 million en 2013 (2,5 %), contre 1,1 million en 2012 (2,1 %). 

Ces chiffres ne prennent pas seulement en compte les chapardages discrets dans le métro : la part des victimes de vols ou tentative avec violences ou menaces augmente (0,7 % contre 0,5 % en 2012).

Et parmi elles, les jeunes femmes de 15 à 30 ans sont de plus en plus visées dans la rue ou aux distributeurs de billets. "Les malfaiteurs savent notamment qu’elles ont très probablement un smartphone dans leur sac à main", explique Christophe Soullez.  

 

Les agressions, physiques ou verbales, varient peu

La proportion de personnes victimes de violences physiques hors de chez elles  (1,3 %, environ 650 000 actes recensés) est stable depuis trois ans.

Les menaces augmentent légèrement (3,5 %, +0,2 point), mais les injures, dans le même temps, sont en chute (9,2 %, -1 point). Autant d’indicateurs qui tordent le cou à l’idée selon laquelle la violence au quotidien aurait gagné du terrain en France.

Concernant les violences sexuelles subies hors ménage (326 000 actes), la proportion de personnes concernées (0,7 %), là encore, est stable. Mais ce fléau est difficile à appréhender pour les autorités, puisque le taux de plainte, dans ce genre d’affaire, est inférieur à 10 %. 

 

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