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Intermittents: les festivals sous la menace d'une nouvelle grève samedi

Banderole contre la réforme du régime d'assurance chômage des intermittents du spectacle sur la façade du Palais des Papes à Avignon, le 4 juillet 2014 [Boris Horvat / AFP/Archives] Banderole contre la réforme du régime d'assurance chômage des intermittents du spectacle sur la façade du Palais des Papes à Avignon, le 4 juillet 2014 [Boris Horvat / AFP/Archives]

Les grands festivals de l'été, qui battent leur plein après des débuts difficiles en raison d'un premier mouvement de grève des intermittents du spectacle, pourraient être de nouveau affectés par un appel national de la CGT Spectacle et des coordinations à cesser le travail samedi.

La menace d'une annulation totale s'est éloignée, les équipes ayant décidé de maintenir les manifestations phare, comme Avignon, Aix-en-Provence ou les Francofolies de La Rochelle, tout en laissant un espace aux prises de paroles des intermittents, mécontents de la nouvelle convention chômage entrée en vigueur le 1er juillet.

Le tribunal de grande instance (TGI) de Paris, saisi par la CGT, doit décider vendredi s'il suspend ou non l'application de ce texte.

Les journées de grève, comme celle de samedi, entendent maintenir la pression sur le gouvernement et les partenaires sociaux, alors qu'une concertation s'est ouverte à Paris avec toutes les parties concernées en vue d'une refonte du régime d'indemnisation chômage des intermittents.

A Avignon, où la grève du 4 juillet avait retardé d'un jour l'ouverture et empêché les premières du "Prince de Hombourg", dans la Cour d'honneur du Palais des Papes, et de "Coup fatal", le personnel doit se prononcer vendredi par un vote.

Les collectifs du festival "In" et du "Off", rassemblement de 1.083 compagnies en marge du festival officiel, ont entamé un rapprochement, et une manifestation unitaire est prévue samedi après-midi.

Jeudi, plusieurs actions de sensibilisation du public ont été organisées sur la place du Palais des Papes, dont un "cri" collectif d'une minute et un pique-nique festif le soir.

- La grève, 'plus difficile dans le Off' -

Après quelques couacs - dont le passage aux caisses d'un supermarché de la ville sans payer - la Coordination des intermittents et précaires (CIP) a discipliné ses troupes et multiplie les actions symboliques.

Manifestation d'intermittents du spectacle contre la réforme de leur régime d'assurance chômage, le 4 juillet 2014 en Avignon [Boris Horvat / AFP/Archives]
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Manifestation d'intermittents du spectacle contre la réforme de leur régime d'assurance chômage, le 4 juillet 2014 en Avignon

De son côté, le "collectif du In", après une phase de quasi clandestinité, tient désormais des réunions d'information tantôt au Cloître Saint-Louis, qui abrite l'administration du festival, tantôt place de l'Horloge.

Les salariés y distribuent des tracts, dont l'un explique l'origine du "carré rouge", un confetti de feutrine rouge distribué dans tout Avignon, en signe de solidarité avec les intermittents. Le fameux carré est apparu en 2004, lancé par le collectif pour un Québec sans pauvreté, avant d'être adopté par les mouvements étudiants de la belle province.

Mieux organisé qu'à ses débuts, le mouvement des intermittents devrait mobiliser largement samedi, mais "au-delà de la direction que donnera le vote, la grève reste une décision individuelle", souligne Julien, ingénieur du son et membre du collectif du "In".

Yann Guillou, secrétaire général adjoint du Synptac-CGT (techniciens), prévoit un vaste mouvement de grève dans le "In". "Ce sera plus difficile dans le +Off+, où les compagnies louent les salles à des prix exorbitants, et sont contraintes de jouer à tout prix", dit-il.

Samedi, pas moins de 13 spectacles, dont "Le Prince de Hombourg" dans la Cour d'honneur, se partagent l'affiche du "In".

De son côté, le "Off" fait le plein à partir du week-end, avec 1.300 spectacles. La grève dans le "Off", le 7 juillet, avait été suivie par une centaine de compagnies sur plus de 1.000.

Selon le directeur du festival d'Avignon, Olivier Py, le coût d'un spectacle annulé dans la Cour d'honneur est de 45.000 euros en billetterie. A Aix-en-Provence, chaque opéra annulé coûte 150.000 euros.

Les dommages se sont également fait sentir en termes de fréquentation: les festivals d'Avignon et Aix ont aussi souffert d'un fléchissement des ventes de billets.

Depuis le début de la mobilisation des intermittents, le Premier ministre, Manuel Valls, a multiplié les gestes pour tenter de déminer le conflit, annonçant une concertation sur l'intermittence puis la sanctuarisation des crédits du ministère de la Culture (hors communication) pour les trois ans à venir.

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