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La Poste : 4.500 postes en moins en 2013

Les effectifs de La Poste ont diminué de 1,8% en 2013, soit 4.500 postes [Frank Perry / AFP/Archives] Les effectifs de La Poste ont diminué de 1,8% en 2013, soit 4.500 postes [Frank Perry / AFP/Archives]

Les effectifs de La Poste ont diminué de 1,8% en 2013, soit près de 4.500 postes, selon un document interne dont l'AFP a obtenu copie jeudi, les principaux syndicats dénonçant une situation sociale "toujours plus critique".

 

La Poste a recruté 5.298 personnes en 2013, dont 2.556 sont issues de l'alternance et 1.390 ayant exercé à la Poste en CDD, selon le bilan social de l'entreprise présenté jeudi en conseil d'administration. La maison-mère de la Poste emploie 238.699 salariés.

Dans le même temps, l'entreprise a enregistré 9.444 départs, dont environ un sur deux a été remplacé, le différentiel étant donc de 4.473 postes. Le taux de remplacement était de deux sur trois en 2012 et de un sur deux en 2011.

Une réduction des effectifs que La Poste explique notamment par "un nombre de départs en retraite en nette augmentation".

Le bilan social montre également une hausse du recours aux contrats à durée déterminée (CDD). La part de ces effectifs a augmenté de 421 postes en 2013, en passant à 16.912 salariés.

"Cette hausse est directement liée à l’accroissement de l’effort d’insertion des jeunes dans l’emploi matérialisé par l’embauche de 626 emplois d’avenir destinés à rejoindre définitivement l'entreprise", selon La Poste.

Les deux premiers syndicats de La Poste, la CGT et SUD dénoncent de leur côté "une situation toujours plus critique", avec "des destructions d'emploi gigantesques" et "une augmentation de la précarité".

"Moins d’effectifs, plus de précarité, des conditions de travail qui se dégradent et une pression managériale qui s’accentue: ces ingrédients ne peuvent être ceux d’un bon bilan social, digne d’une entreprise publique socialement responsable", résume Bernard Dupin (CGT).

Même constat pour Régis Blanchot (SUD), qui estime que "le bilan social 2013 marque une nouvelle aggravation de l’état sanitaire et social de l’entreprise" avec un taux d'absentéisme pour maladie "encore en progression" passé de 6% en 2012 à 6,14% en 2013 contre 3,6% pour l'ensemble de la France" (selon une étude du ministère du Travail de février 2013).

"Cela représente une moyenne de 22,84 jours d’arrêt maladie par agent et par an (pour 12,5 à la SNCF)", souligne-t-il.

La Poste reconnait un taux d'absentéisme qui reste "à un niveau élevé" et l'explique principalement "par l'évolution de la moyenne d'âge des postiers" qui passe de 45,9 ans en 2012 à 46,1 ans en 2013.

M. Dupin pointe aussi un taux d'absentéisme "en augmentation de 13,5%" chez les cadres supérieurs qu'il juge "plus que préoccupant".

En revanche, selon le bilan social, les indicateurs se sont nettement améliorés en ce qui concerne les maladies professionnelles (-27,4%). Le nombre d'accidents avec arrêt de travail (accidents de circulation, chutes ou encore accidents de manutention) est aussi en baisse (-4,8%), passant de 10.974 accidents en 2012 à 10.452 en 2013.

En matière de rémunération, les fonctionnaires (environ la moitié des effectifs) semblent mieux lotis que leurs collègues du privé, leur rémunération mensuelle moyenne nette atteignant 2.086 euros en 2013 contre 1.810 pour les salariés en CDI.

"Cela s'explique uniquement par le fait que les fonctionnaires ont en moyenne dix ans d'ancienneté de plus que leurs collègues du privé. Cela entraîne donc mécaniquement une rémunération plus élevée", a expliqué La Poste.

Près de 60% des agents gagnent moins de 1.800 euros nets.

En matière d'égalité homme-femme, La Poste rapporte avoir un effectif à 51,5% féminin et compter près d'un tiers de femmes (29%) parmi ses cadres dirigeants, "un taux en progression de plus de trois points sur les trois dernières années".

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