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Une mère et ses fils aux assises pour le meurtre d'un père alcoolique et violent

la salle d'audience de la Cour d'assises de Paris  [Lionel Bonaventure / AFP/Archives] la salle d'audience de la Cour d'assises de Paris [Lionel Bonaventure / AFP/Archives]

Une mère de 53 ans et ses deux fils de 30 et 37 ans comparaissent à partir de vendredi aux assises de Paris pour le meurtre à Noël 2003 du père de famille, alcoolique et violent, dont le corps avait été retrouvé enterré dans un bois de l'Essonne.

La victime avait été découverte en février 2004 à Guigneville-sur-Essonne, par des promeneuses. Mais c'est seulement en 2010 que les enquêteurs ont fait le rapprochement et identifié le corps.

La disparition d'Aldo Buzzetti n'avait été signalée que quelques mois plus tôt par la fille, issue d'un premier lit. Un signalement tardif car il pouvait arriver à cet homme de ne pas donner de nouvelles pendant de longues périodes.

A Noël 2003, le père de famille rentre ivre à son domicile parisien, au lieu d'avoir consacré sa soirée au petit dernier du couple, alors âgé de trois ans. Une violente dispute éclate.

Puis il demande à sa compagne des comprimés contre le mal de tête. Elle lui donnera des somnifères.

Après un changement de version durant l'instruction, où la mère a voulu endosser, malgré des invraisemblances dans le récit qu'elle avait livré, la responsabilité du meurtre de son compagnon pour protéger son fils Stéfano, avec qui elle avait une relation fusionnelle, ils ont fini par revenir à leurs déclarations initiales. Ainsi, ce dernier a reconnu avoir étranglé son père avec un câble électrique.

Stéfano "a systématiquement pris un rôle de bouclier, de protecteur de sa mère", explique son avocate, Me Laurence Levy, soulignant le "climat de violence familiale extrême" qui régnait au sein du foyer.

Quand il s'interposait pour protéger sa mère, il subissait lui aussi les coups du père.

- Parti en Italie -

Après le meurtre, Stéfano avait appelé son demi-frère, né d'une précédente union de sa mère. Ce dernier, élevé par sa mère et son beau-père, avait quitté six ans auparavant le domicile familial et l'atmosphère étouffante qui y régnait et fondé une famille.

Mis devant le fait accompli, il avait accompagné Stéfano dans la forêt pour creuser un trou, avant d'y revenir pour y enterrer le corps, sans réellement l'aider dans cette entreprise.

Ensuite, ils avaient prétendu que le père de famille était parti en Italie, où il avait des attaches.

Stéfano, poursuivi pour meurtre sur ascendant, encourt la réclusion criminelle à perpétuité, tout comme sa mère, qui comparaît quant à elle pour complicité. Poursuivi pour recel de cadavre, l'autre fils, le seul à comparaître libre, encourt deux ans de prison.

Les avocats de ce dernier et de sa mère n'ont pas souhaité s'exprimer avant le procès, qui doit se dérouler jusqu'au 9 mai.

Stéfano purge une peine de 13 ans de réclusion criminelle pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur sa petite amie en juillet 2005. Le corps de la victime avait été retrouvé découpé en plusieurs morceaux coulés dans du béton dans la rivière Essonne à Guigneville, non loin du lieu où le corps d'Aldo Buzzetti avait été enterré environ un an et demi auparavant.

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