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"Golgota", la nouvelle danse des ténèbres de Bartabas

Bartabas, le 5 juin 2013 à Paris [Thomas Samson / AFP/Archives] Bartabas, le 5 juin 2013 à Paris [Thomas Samson / AFP/Archives]

Marin, pénitent à genoux, se flagelle avec les crins de la queue d'un cheval: après la danse joyeuse des macchabées de "Calacas", Bartabas, avec "Golgota", invite le spectateur à une nouvelle expérience mystique mêlant flamenco et art équestre pour évoquer le calvaire du Christ.

Avec ses chevaux, Horizonte, Le Tintoret, Soutine, Zurbaran et l'âne Lautrec, le maître écuyer investit pour la première fois le plateau du Rond-Point, à Paris, jusqu'au 11 mai, partageant la scène avec Andrés Marin, l’un des plus talentueux artistes du flamenco contemporain, pour une messe intense, inspirée de la mystique espagnole du XVIe siècle.

Pour leur "mano à mano", sombre et ténébreux sur fond de moyen-Age, le créateur du Théâtre équestre Zingaro et Andrés Marin ont choisi les oeuvres liturgiques de Tomás Luis de Victoria, "les musiques du silence", où la voix du contre-ténor Christophe Baska résonne dans le théâtre parfumé à l’encens.

Dans cette ode aux processions de la Semaine sainte, Bartabas, torse nu, passe d'une monture à l'autre, tandis qu'Andrés, également torse nu, danse pieds nus à ses côtés. Sur leur chemin de croix, on les voit parfois portant la longue coiffe noire pointue des pénitents tandis que résonnent les prières Alléluia et Sanctus.

Comme pour toutes ses créations, au cours des différents tableaux de "Golgota", les images et les visions s'enchaînent dans la pénombre pour que "le spectateur se raconte ses propres histoires".

Pas de décors, mais un plateau nu avec juste un trône noir pour que Marin s'assoie et danse, et un escabeau pour que le pénitent monte jusqu'à la croix.

"Mon lien, non pas à la religion mais au cérémonial religieux, remonte à l'enfance et m'a inconsciemment profondément marqué. Je dis souvent que le premier souvenir de théâtre qui m'a impressionné est d'avoir assisté à une messe", raconte Bartabas qui puise souvent son inspiration dans la mort. "Ce n'est pas tant la mort qui m'inspire que la résurrection. Encore une fois, plus que la mort, c'est la théâtralité de cette expression religieuse qui m'interpelle: depuis les processions, les flagellations et jusqu'à la crucifixion", dit-il.

Dans cette rencontre entre l'homme et l'animal, Bartabas, fidèle à sa réputation, présente des chevaux dressés dans la pure tradition de l'art équestre: pirouette sur les postérieurs, passage, piaffer ou pas espagnol. Le dernier tableau montre Marin crucifié tandis qu'un cheval délivré de tout harnachement se roule à ses pieds.

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