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L'ex-femme d'Agnelet conteste les accusations de son fils

Maurice Agnelet à la cour d'assises de Rennes, le 2 avril 2014 [Jean-Sébastien Evrard / AFP/Archives] Maurice Agnelet à la cour d'assises de Rennes, le 2 avril 2014 [Jean-Sébastien Evrard / AFP/Archives]

Le troisième procès de Maurice Agnelet a démarré mercredi matin avec une situation tendue, l'ex-femme d'Agnelet, Annie Litas, contestant que Maurice Agnelet ait confié avoir tué sa maîtresse Agnès Le Roux en 1977, comme l'a affirmé le fils Guillaume lundi.

 

"Je trouve ça totalement irréaliste et rocambolesque. Je n'ai jamais prononcé ces propos", a-t-elle déclaré lors d'une visioconférence depuis Périgueux mercredi à la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine qui statue en appel pour ce 3e procès.

Guillaume Agnelet doit être confronté dans la matinée à son père et à son frère Thomas, tous présents à l'audience, mais aussi par visioconférence à sa mère, Annie Litas, qui, selon lui, tient de Maurice Agnelet, aujourd'hui âgé de 76 ans, qu'il est l'auteur du meurtre.

Mme Litas, 72 ans, n'a jamais fait mention jusqu'alors dans ses déclarations des faits allégués par Guillaume. Maurice Agnelet, lui, a toujours nié avoir tué la riche héritière niçoise de 29 ans, disparue à la Toussaint 1977.

"Je suis sa mère et je le resterai toujours mais je suis totalement démunie face à ses déclarations. Je ne comprends pas. Je n'aurais jamais imaginé qu'il puisse faire de telles déclarations", a ajouté Mme Litas, allant jusqu'à affirmer que son fils est victime de troubles psychiques.

La cour souhaite également entendre un autre témoin-clé, Françoise Lausseure, une autre ex-épouse de M. Agnelet. Elle avait permis en 1999 la réouverture du dossier en revenant sur l'alibi qu'elle avait jusqu'alors fourni à son amant.

Mme Lausseure, qui vit au Mexique, a cependant fait savoir qu'elle refusait de se rendre à l'ambassade de France à Mexico pour y être entendue en visioconférence.

La cour "statuera sur la continuation des débats" mercredi à la suite des auditions qui auront pu être réalisées, a précisé son président.

- Renvoi possible mais peu probable -

 

Me Francois Saint-Pierre, avocat de Maurice Agnelet, répond à la presse à la cour d'assises de Rennes, le 7 avril 2014 [Jean-Sébastien Evrard / AFP]
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Me Francois Saint-Pierre, avocat de Maurice Agnelet, répond à la presse à la cour d'assises de Rennes, le 7 avril 2014
 

L'avocat de Maurice Agnelet, Me François Saint-Pierre, n'a pas exclu de "demander un renvoi" si Mme Lausseure ne témoignait pas.

Un renvoi du procès est possible mais apparaît improbable à certains proches du dossier au terme de presque quatre semaines d'audience. La cour dispose en effet de procès-verbaux d'audition de Mme Lausseure et les résultats d'une éventuelle enquête complémentaire semblent très aléatoires près de 37 ans après les faits allégués.

Les déclarations spontanées de Guillaume Agnelet, 45 ans, ont bouleversé lundi 36 ans de procédure en apportant pour la première fois des éléments détaillés sur le déroulement du meurtre présumé d'Agnès Le Roux qui aurait eu lieu en Italie.

Selon Guillaume, M. Agnelet lui aurait dit, quand il avait 16 ans, qu'il savait où se trouvait le corps.

Puis, dans les années 1990, alors qu'il était étudiant, sa mère lui aurait déclaré : "ton père a tué Agnès", expliquant tenir cette information "directement de lui", a-t-il relaté lors d'une visioconférence lundi.

"Ils sont allés faire du camping dans un coin tranquille près de Monte Cassino. Il aurait, pendant son sommeil, tiré sur Agnès", a-t-il poursuivi, expliquant avoir gardé le silence aussi longtemps "pour le bien de la famille", mais ne plus pouvoir vivre avec un secret qui le "tue à petit feu".

La disparition d'Agnès Le Roux, riche héritière d'un casino niçois, le Palais de la Méditerranée, est une des principales énigmes judiciaires de la fin du XXe siècle. Son corps et son véhicule n'ont jamais été retrouvés.

Sa disparition intervenait quelques mois après qu'elle eut vendu ses parts dans le Palais de la Méditerranée au patron du casino concurrent pour trois millions de francs.

La somme, d'abord versée sur un compte commun aux deux amants, à Genève, s'est retrouvée après la disparition d'Agnès sur un compte au seul nom d'Agnelet.

Bénéficiaire d'un non-lieu en 1985, puis acquitté en 2006, Maurice Agnelet a été condamné en appel à 20 ans de prison en 2007, avant que la Cour européenne des droits de l'Homme estime début 2013 que ce procès n'était pas équitable.

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