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La mère de Guillaume Agnelet menace de se suicider

Maurice Agnelet arrive à la cour d'assises de Rennes, au troisième jour de son procès, le 9 avril 2014 [Jean-Sébastien Evard / AFP] Maurice Agnelet arrive à la cour d'assises de Rennes, au troisième jour de son procès, le 9 avril 2014 [Jean-Sébastien Evard / AFP]

Une confrontation dramatique s'est tenue mercredi à Rennes au procès de Maurice Agnelet entre son ex-femme, Annie Litas, et Guillaume, l'un de leurs fils qui affirme que son père a tué sa maîtresse Agnès Le Roux en 1977 en Italie, où une enquête a été ouverte. La mère de Guillaume Agnelet menace son fils de se suicider, a annoncé la cour en fin de journée.

 

Devant la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine qui statue en appel pour ce 3e procès de Maurice Agnelet, Guillaume a soutenu devant ses parents tenir de leurs propres confidences que son père, aujourd'hui âgé de 76 ans, est l'auteur du meurtre.

"Je viens pour retranscrire ce qui depuis près de 30 ans est au plus près de mes souvenirs. Je ne viens pas pour faire la guerre" (au reste de la famille, ndlr), a dit Guillaume Agnelet.

Il a donné des détails sur ces révélations que lui auraient faites ses parents, notamment sur le lieu des faits à Monte Cassino (sud de l'Italie), qui ont conduit les carabiniers italiens à ouvrir une enquête.

"Nous effectuons une enquête préliminaire dont les résultats seront communiqués au parquet local", a déclaré à l'AFP le capitaine Silvio De Luca, chef des carabiniers de Cassino.

A Rennes, Guillaume Agnelet a réitéré mercredi matin ses accusations contre son père.

Mais Annie Litas, 72 ans, pourtant poussée dans ses derniers retranchements par le président de la cour, l'avocat de la famille Le Roux et l'avocat général, a réfuté les propos de son fils Guillaume. "Je trouve ça totalement irréaliste et rocambolesque, a-t-elle dit lors d'une visioconférence depuis Périgueux.

Guillaume Agnelet, fils de Maurice Agnelet, arrive sort de la cour d'assises de Rennes, le 9 avril 2014 [Jean-Sébastien Evrard / AFP]
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Guillaume Agnelet, fils de Maurice Agnelet, arrive sort de la cour d'assises de Rennes, le 9 avril 2014
 

"Je suis sa mère et je le resterai toujours mais je suis totalement démunie face à ses déclarations. Je ne comprends pas", a-t-elle déclaré, allant jusqu'à affirmer que son fils est victime de troubles psychiques.

De son côté, Maurice Agnelet a de nouveau nié devant la cour avoir tué la riche héritière niçoise de 29 ans, disparue à la Toussaint 1977.

"J'espère qu'avec le temps ils atterriront", a finalement déclaré, en larmes, Guillaume Agnelet devant ses parents.

Il a ensuite été confronté à son frère Thomas en fin de matinée. Celui-ci, qui soutient l'innocence de leur père, a de nouveau contesté les déclarations de Guillaume, notamment les confidences que Maurice Agnelet leur aurait faites. "Pour moi ça n'a jamais existé", a affirmé Thomas.

- Le procès se poursuit -

Par ailleurs, la cour a décidé de passer outre mercredi l'absence d'un témoin-clé, Françoise Lausseure, une autre ex-épouse de M. Agnelet, estimant que l'audition de cette femme, qui avait déjà été entendue lors des deux précédents procès de Maurice Agnelet, n'était "pas indispensable".

Mme Lausseure vit aujourd'hui au Mexique; elle avait permis en 1999 la réouverture du dossier en revenant sur l'alibi qu'elle avait jusqu'alors fourni à son amant.

Le procès s'est donc poursuivi mercredi après-midi par la lecture de ses différentes dépositions.

Thomas Agnelet, fils de Maurice Agnelet, répond aux journalistes lors du procès de son père devant la cour d'assises de Rennes, le 9 avril 2014 [Jean-Sébastien Evrard / AFP]
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Thomas Agnelet, fils de Maurice Agnelet, répond aux journalistes lors du procès de son père devant la cour d'assises de Rennes, le 9 avril 2014
 

Les déclarations spontanées de Guillaume Agnelet, 45 ans, ont bouleversé lundi 36 ans de procédure en apportant pour la première fois des éléments détaillés sur le déroulement du meurtre présumé d'Agnès Le Roux.

Selon Guillaume, qui avait témoigné lundi par visioconférence, son père lui aurait dit, quand il avait 16 ans, qu'il savait où se trouvait le corps.

Puis, dans les années 1990, alors qu'il était étudiant, sa mère lui aurait déclaré : "Ton père a tué Agnès", expliquant tenir cette information "directement de lui".

"Ils sont allés faire du camping dans un coin tranquille près de Monte Cassino. Il aurait, pendant son sommeil, tiré sur Agnès", avait poursuivi Guillaume Agnelet, expliquant avoir gardé le silence aussi longtemps "pour le bien de la famille".

La disparition d'Agnès Le Roux, riche héritière d'un casino niçois, le Palais de la Méditerranée, est une des principales énigmes judiciaires de la fin du XXe siècle. Son corps et son véhicule n'ont jamais été retrouvés.

Sa disparition intervenait quelques mois après qu'elle eut vendu ses parts du casino à un concurrent pour trois millions de francs.

La somme, d'abord versée sur un compte commun aux deux amants, à Genève, s'est retrouvée après la disparition d'Agnès sur un compte au seul nom d'Agnelet.

 

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