C’est la rencontre entre un crime mystérieux et l’un des plus grands tueurs en série français. Le 28 septembre 1986, Francis Heaulme a-t-il fracassé le crâne d’Alexandre et Cyril, les deux enfants de huit ans retrouvés près d’une voie ferrée à Montigny-lès- Metz, en Moselle ?
Près de 28 ans après, le «routard du crime», déjà condamné pour neuf meurtres, comparaît à partir d’aujourd’hui devant la cour d’assises de Moselle dans le cadre d’un procès-fleuve qui tentera, d’ici au 23 avril, de rétablir la vérité. Il s’agit du quatrième procès suite à l’acquittement de l’accusé précédent, Patrick Dils, emprisonné durant 15 ans à tort. Lui dont les proches avaient les premiers soulevé la piste Heaulme à la fin des années 1990.
Nouveaux éléments à charge
Après avoir bénéficié d’un non-lieu en 2007, faute de charges suffisantes, Francis Heaulme est à nouveau dans le box des accusés, suite à l’appel de la mère d’une des victimes et à la mise en lumiè re de nouveaux éléments à charge. Niant être l’auteur des faits, le tueur en série a lui-même reconnu avoir vu les deux enfants vivants, puis morts.
Deux témoins affirment également l’avoir aperçu, le visage ensanglanté, le jour des meurtres. Enfin, les enquêteurs ont conclu que l’affaire portait sa «quasi-signature crimi nelle», c’est-à-dire un mobile futile et un déchaînement de vio lence.
Pour autant, de nombreuses pièces à conviction, qui auraient permis des vérifications d’ADN, ont disparu. En outre, un nouveau témoin, qui s’est manifesté il y a quelques semaines, affirme lui aussi avoir vu un homme ensanglanté ce jour-là, mais l’a identifié comme étant Henri Leclaire, qui avait été le premier suspect placé en garde à vue.
Les auditions des quelque 80 témoins convoqués au procès, et les déclarations de l’accusé, seront donc cruciales.
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