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Philippe Bouvard, amuseur public et travailleur acharné

Gros plan sur le visage de Philippe Bouvard, le 29 janvier 2001 à Paris [Philippe Desmazes / AFP/Archives] Gros plan sur le visage de Philippe Bouvard, le 29 janvier 2001 à Paris [Philippe Desmazes / AFP/Archives]

Le journaliste Philippe Bouvard, amuseur public pétillant et impertinent, qui va céder à Laurent Ruquier la place qu'il occupe aux "Grosses Têtes" (RTL) depuis près de 40 ans, est un travailleur acharné, touche-à-tout surdoué toujours soucieux de cultiver son image de "Français moyen".

Philippe Bouvard, 84 ans, est un hyperactif: 30.000 articles, 6.000 émissions de télé, 45 ans de présence sur RTL - la radio qui produit "les Grosses Têtes" -, recensait, début 2013, le quotidien Nice-Matin pour lequel l'animateur écrit un billet quotidien.

"A 83 ans, confiait-il l'an dernier à son quotidien préféré, je travaille autant qu'à 20 ans. Je n'ai jamais pris de vacances ni même un seul week-end. En revanche, je m'accorde une heure de sieste. Il m'arrive souvent de quitter un déjeuner en prétextant un rendez-vous important. Total, j'ai rendez-vous avec mon oreiller!"

Né le 6 décembre 1929 à Coulommiers (Seine-et-Marne) de parents petits commerçants, Philippe Bouvard entre au Figaro en 1952 comme garçon de courses, après un court passage par le Centre de formation des journalistes. Il grimpe les échelons, signe la chronique mondaine et devient directeur des services parisiens.

En 1973, il quitte le Figaro pour entrer à France Soir, où il occupera plusieurs fonctions hiérarchiques et signera pendant des années un billet publié en Une. Il quitte ce journal en septembre 2003.

Au cours de sa carrière, il sera également conseiller technique à L'Express et chroniqueur à Paris Match.

Il devient rédacteur en chef à RTL en 1968 et lance "Les Grosses têtes" le 1er avril 1977. Ses invités, des personnalités, doivent trouver les réponses à des "colles" posées par les auditeurs.

Au fil des mois, l'argument culturel laisse la place à l'humour gaulois et aux plaisanteries situées en-dessous de la ceinture. L'émission, quotidienne, rencontre un succès foudroyant.

- Découvreur de talents -

"Même si je revendique une certaine complaisance dans le registre de la braguette, l'exercice est plus périlleux qu'il n'y paraît. En radio, un bon mot qui vient cinq secondes trop tard n'est plus un bon mot", déclare celui qui citait Coluche, Desproges et... Cioran comme ses humoristes préférés.

L'homme, au physique rond et jovial, brocarde le fisc, se dit "macho mais pas misogyne" et peste contre le mépris qu'il dit subir de la part de l'intelligentsia. "Je suis et je reste un Français moyen, râleur, chauvin, un rien xénophobe", confie-t-il, tout en avouant parfois regretter de "s'être laissé engluer dans ce personnage".

En 1996, il a été condamné pour provocation à la haine raciale suite à une devinette posée lors d'une émission télévisée des "Grosses têtes".

En mai 2000, la nouvelle direction de la radio décide de rajeunir la station et le renvoie sans ménagement en le remplaçant par Christophe Dechavanne. L'audience s'effondre et l'animateur est rappelé quelques mois plus tard.

A la télévision, il présente de 1982 à 1987 "le petit théâtre de Bouvard" sur Antenne 2, une émission de sketches où s'essayent de jeunes comédiens dont plusieurs connaîtront le succès (Muriel Robin, Pascal Legitimus, Mimi Mathy...).

Il animera une version télévisée des "Grosses têtes" sur TF1 de 1992 à 1997.

Il a également été patron du célèbre théâtre de music-hall Bobino de 1991 à 2006.

En février 2013, ce travailleur acharné publie son 55ème livre, "Je crois me souvenir...", petit précis de journalisme où il relate ses multiples rencontres avec les personnalités qu'il a côtoyées... et regrette que son parcours d'autodidacte ne soit plus possible.

Marié, père de deux filles, plusieurs fois grand-père, sa passion est connue pour les belles voitures et le jeu, le conduisant un temps à se faire interdire de casino.

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