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Un bon air d’alternance

La mise en place de la circulation alternée a eu des résultats bénéfiques. [AFP]

Avec ce dispositif choc, le gouvernement voulait lutter contre la pollution. Les effets bénéfiques ont été immédiats. Bien acceptée, la mesure a participé à l’amélioration de la qualité de l’air.

 

Les craintes n’avaient finalement pas lieu d’être. La circulation alternée mise en place hier – pour la première fois depuis 1997 – par l’Etat à Paris et dans vingt-deux villes de sa proche banlieue a été plutôt bien "acceptée" par les automobilistes et les conducteurs de deux-roues, selon le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.

La plupart des usagers de la route ayant une immatriculation paire ont donc laissé leur véhicule au garage sans rechigner. Même si la mesure n’a pas été reconduite aujourd’hui, ce test grandeur nature réussi peut permettre aux autorités d’envisager de renouveler l’opération en cas de nouveau pic de pollution.

 

Deux fois moins de bouchons

La circulation alternée a en premier lieu eu l’effet escompté en région parisienne. Bison futé comptait ainsi 90 kilomètres de bouchons avant 8h, contre 200 à 250 kilomètres habituellement. Une "réussite indéniable", selon la secrétaire nationale d’EELV, Emmanuelle Cosse. "Les Franciliens ont joué le jeu car ils ont eux-mêmes ressenti cette pollution ces derniers jours."

Au total, seulement 5.000 PV ont été dressés par la préfecture de police de Paris pour non-respect des consignes.

De son côté, Airparif s’est montré satisfait des résultats de la journée. "Le niveau de particules fines était hier plus bas que prévu, en raison de la réduction du trafic et des conditions météo favorables à la dispersion des polluants", explique Charlotte Songeur, ingénieur à Airparif. Mais l’organisme régional préfère ne pas crier victoire trop tôt et se donne quelques jours pour "évaluer précisément les effets de la circulation alternée" sur la pollution.

 

Faut-il aller plus loin ?

Les données collectées hier s’avéreront en tout cas cruciales si les pouvoirs publics décident d’aller plus loin en réitérant l’expérience.

Une éventualité qui en agace certains. Elle est ainsi jugée "scandaleuse" par Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes. "Les conducteurs n’apprécieront certainement pas qu’on les empêche d’aller travailler", assure-t-il.

Autre souci : si les gens sont prêts à accepter ces mesures ponctuellement, des dérives pourraient apparaître si l’alternance devait durer. C’est déjà le cas en Italie et en Grèce, où le trafic de plaques d’immatriculation est courant.

D’autres solutions de lutte contre la pollution pourraient en revanche être envisagées. En premier lieu, pourquoi ne pas déterminer des quartiers où les véhicules les plus polluants (4x4, grosses berlines, véhicules âgés…) seraient interdits ? Dans ces "zones à faibles émissions", instaurées dans 200 villes d’Europe, dont Berlin et Budapest, le niveau de particules fines baisse de près de 40 %. Plus radical, le péage urbain instauré à Londres, Milan et Stockholm a fait exploser les moyens de circulation non polluants en centre-ville, malgré les réticences.

 

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