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Transports publics: le paiement sans contact peine à décoller

Un bus public à Paris [Loic Venance / AFP/Archives] Un bus public à Paris [Loic Venance / AFP/Archives]

Le paiement sans contact (NFC), permettant de sauter dans le bus ou le métro en réglant son billet avec un smartphone, peine à décoller en France, mais ses promoteurs placent leurs espoirs dans la multiplication des appareils compatibles et des villes équipées.

Acheter ses tickets, les stocker et les valider depuis son portable: les transports urbains sont un terrain idéal pour la technologie NFC, qui sera de nouveau en vue au Congrès mondial de la téléphonie mobile à partir de lundi à Barcelone (Espagne).

"L'avantage de la NFC est de dématérialiser un certain nombre de choses. (...) On ne rate plus son bus si on n'a pas eu le temps d'acheter de ticket", explique Thibault de Dreuille, délégué général de l’Association française du sans-contact mobile (AFSCM), fondée en 2008 par les opérateurs Orange, Bouygues et SFR.

Le ticket est conservé dans le téléphone, qu'il suffit d'approcher, même éteint, du valideur.

Avec 44 modèles de téléphones compatibles, contre un seul il y a trois ans, et 5,3 millions de Français équipés de ces appareils, contre seulement 1 million mi-2012, il table, d'ici deux ans, sur une "généralisation dans les transports, avec les grandes métropoles et la SNCF équipées".

L'opérateur ferroviaire va en effet l'expérimenter dès juin 2014, dans six régions. "Il faut inventer ce nouvel éco-système, y compris dans sa dimension économique", soulignait, l'automne dernier lors de cette annonce, Claude Solard, alors directeur général SNCF Régions et Intercités.

En 2012, neuf agglomérations ont été sélectionnées dans la cadre d'un appel à projets gouvernemental, avec une subvention pour mettre en place un tel système.

Actuellement, selon l'AFSCM, quatre réseaux de transports permettent cet usage: Nice, Caen, Strasbourg et Argenteuil (Val-d'Oise). Des tests sont en cours, et au total, une dizaine de collectivités devraient en être équipées.

A Caen, le système date de juin 2013. En six mois, 330 tickets, carnets et abonnements ont été achetés par ce biais, selon Keolis, qui y exploite les transports.

Coût de l'opération: 3,6 millions d'euros, dont 1,5 million pour remplacer les valideurs, plus important poste de dépenses selon l'AFSCM, précisant toutefois que cela entraîne une baisse des coûts de distribution et une réduction de la fraude passive.

- Qui paie ? -

Mais le développement se concrétise lentement: "tout le monde discute, depuis longtemps", avait détaillé François Saglier, directeur en charge du service, de la relation clients et des espaces multimodaux à la RATP, avant son tout récent départ en retraite.

Pour lui, le principal frein reste le "problème de modèle économique", la répartition du financement, entre opérateur de transport, de téléphonie et collectivités locales: "tout le monde est d'accord pour dire +c'est intéressant, mais nous, il n'est pas question qu'on paie+".

Thibault de Dreuille est plus optimiste: "les opérateurs de transport et de téléphonie ont trouvé un accord, sur des bases qui conviennent à tout le monde, en misant sur l'usage, qui doit être suffisamment important pour amortir le coût".

En attendant de résoudre cette équation, la RATP va mettre en place, d'ici la fin du 1er semestre 2014, une application qui permettra, en passant le téléphone près du "tag" NFC de l'arrêt de bus, d'obtenir les prochains horaires de passage, un plan de quartier avec la localisation des arrêts des autres lignes, ...

Et pour savoir quand passe le prochain bus ou train près de chez soi, "on pourra aussi acheter un tag NFC, le coller sur sa porte d'entrée. (...) Ça intéresse les opérateurs téléphoniques, comme moyen de promotion du NFC, comme argument de vente", indique encore François Saglier.

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