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Deux morts et huit blessés dans le déraillement d'un train

Les gendarmes et les secours sur le site du déraillement d'un train touristique près de Digne-les-Bains, où deux personnes sont décédées, le 8 février 2014 [Jean-Christophe Magnenet / AFP]

Deux femmes ont été tuées samedi - une touriste russe de 49 ans et une octogénaire de la région - dans le spectaculaire déraillement du célèbre train des Pignes, provoqué par la chute d'un rocher de plusieurs tonnes, près d'Annot (Alpes-de-Haute-Provence).

 

Huit personnes ont été par ailleurs blessées, dont une gravement.

"Un énorme rocher s'est détaché de la montagne et il est venu percuter le train, derrière la cabine du conducteur. A la suite de l'impact, la partie avant du train a plongé dans le ravin", a expliqué le sous-préfet de Castellane, Charbel Aboud, lors d'une conférence de presse.

Des gendarmes sur le site du déraillement du train touristique des Pignes, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le 8 février 2014 [Jean-Christophe Magnenet / AFP]
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Des gendarmes sur le site du déraillement du train touristique des Pignes, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le 8 février 2014
 

L'alerte a été donnée peu après 11h00 par le conducteur qui a contacté par radio le chef de gare d'Annot. Le train, parti à 08h50 de Nice, roulait à vitesse réduite, limitée à 30 km/h sur cette portion. Il était composé de deux voitures.

"C'est un accident tragique, dont les circonstances sont liées à une terrible fatalité: il y a eu concomitance entre le passage du train et l'éboulement de cet énorme rocher, d'une vingtaine de tonnes", a souligné le procureur de la République à Digne-les-Bains, Stéphane Kellenberger.

Le ministre des Transports Frédéric Cuvillier s'est rendu à l'hôpital Saint-Roch de Nice, où les huit blessés ont été transportés. Une neuvième personne, très légèrement blessée, n'a pas été hospitalisée.

Cet accident était "imprévisible, la voie avait fait l'objet d'une inspection le 14 janvier, il n'y a donc pas eu de défaut de vigilance", a déclaré le ministre, aux côtés du président du conseil régional Michel Vauzelle.

Le ministre des Transports Frederic Cuvillier (D)  et un responsable des urgences de l'hôpital de Nice Jacques Levraut (G) où ont été transportés les blessés de l'accident de train du samedi 8 février 2014 dans les Alpes de Haute Provence  [Valery Hache / AFP]
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Le ministre des Transports Frederic Cuvillier (D) et un responsable des urgences de l'hôpital de Nice Jacques Levraut (G) où ont été transportés les blessés de l'accident de train du samedi 8 février 2014 dans les Alpes de Haute Provence
 

Le maire (UMP) de Nice Christian Estrosi, le président (UMP) du Conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, et Bernadette Chirac, présente à Nice pour le 25e anniversaire de l'opération Pièces jaunes, se sont également rendus au chevet des blessés, âgés de 24 à 73 ans et originaires des Alpes-Maritimes, à l'exception du mari de la touriste russe.

La seconde victime, originaire d'un village voisin d'Annot, était âgée de 82 ans.

Contacté par l'AFP, Daniil Boltaks, consul au consulat général de Russie à Marseille, a exprimé ses "condoléances les plus sincères à toutes les victimes", "remerciant infiniment les secours pour leur professionnalisme et leur efficacité".

Le personnel médical prend en charge un blessé arrivé à l'hôpital de Nice, après le déraillement du train des Pignes, près d'Annot, le 8 février 2014 [Valery Hache / AFP]
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Le personnel médical prend en charge un blessé arrivé à l'hôpital de Nice, après le déraillement du train des Pignes, près d'Annot, le 8 février 2014
 

"Rocher tombé du ciel"

 

Les 24 passagers ressortis indemnes de l'accident ont pu rentrer chez eux après avoir été entendus par une cellule de soutien psychologique.

"J'étais tranquillement en train de me reposer à l'arrière du train. J'ai pas compris, j'ai été projetée sur la gauche et j'ai vu la première partie du train qui descendait dans le talus", a raconté à l'AFP Floriane Bonnet.

La carcasse endommagée de la voiture du train touristique qui a déraillé samedi 8 février 2014 près de Digne (Alpes-de-Haute Provence) [Jean Christophe Magnenet / AFP]
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La carcasse endommagée de la voiture du train touristique qui a déraillé samedi 8 février 2014 près de Digne (Alpes-de-Haute Provence)
 

"C'est comme si le rocher était tombé du ciel, comme un tremblement de terre", a confié un voyageur de 47 ans, Jean-Jacques Messaoud, qui a vu une victime avec la "carotide ouverte".

Le plan "nombreuses victimes" (Novi, appelé auparavant plan rouge) a été déclenché. Au total, une centaine de sapeurs-pompiers, de nombreux véhicules et deux hélicoptères ont été dépêchés sur les lieux, une zone enneigée difficile d'accès.

Les investigations, confiées à la gendarmerie et au bureau enquête accidents, devront faire la lumière sur les circonstances du drame.

Il n'y a jamais eu d'éboulement sur cette partie de la ligne, "qui était sécurisée par des grillages de protection", emportés, comme le train, par le rocher, selon le sous-préfet.

Bernadette Chirac (G)et le maire de Nice Christian Estrosi (C) et le député Eric Ciotti (D) à l'hôpital de Nice où ont été transportés les blessés de l'accident de train du samedi 8 février 2014 [Valery Hache / AFP]
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Bernadette Chirac (G)et le maire de Nice Christian Estrosi (C) et le député Eric Ciotti (D) à l'hôpital de Nice où ont été transportés les blessés de l'accident de train du samedi 8 février 2014
 

Le train des Pignes, plus que centenaire, est exploité directement par la régie régionale des transports de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Il avait été géré ces dernières années par la société Transdev, filiale de Veolia, via une délégation de service public.

"Cette ligne a été modernisée, rénovée, le matériel est récent et je ne suis pas inquiet pour son avenir", a relevé Jean-Yves Petit, vice-président de la Région chargé des transports, précisant que le trafic ne pourra reprendre dans l'immédiat qu'en zone urbaine.

 

Un parcours vertigineux

 

L'accident est survenu au-dessus de la route nationale 202, à mi-chemin du parcours du train qui relie Nice à Digne en plus de trois heures, à raison de quatre liaisons par jour.

 
 

L'appellation "Train des Pignes" remonterait à l'ouverture de la ligne, le 3 juillet 1911, lorsque le chef de dépôt de Nice fit allumer le foyer de la machine à vapeur avec des pommes de pin ("pigna" en provençal).

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