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Les grilles de l’Elysée forcées

Photo prise le 5 mai 2013 d'Attilio Maggiulli, le directeur du théâtre de la Comédie italienne, à Paris [Joel Saget / AFP/Archives]

Le directeur d'un petit théâtre parisien a tenté jeudi matin, sans succès, de forcer les grilles de l'Elysée avec sa voiture, une action destinée à dénoncer la baisse de subventions touchant son établissement.

 

"Si son objectif était de faire parler de lui, il a plutôt réussi. Mais il risque de le payer", a estimé une source proche de l'enquête. Immédiatement interpellé par les forces de l'ordre, Attilio Maggiulli, un Italien de 67 ans, était jeudi en garde à vue.

Vers 10H00 du matin, M. Maggiulli, directeur de la Comédie italienne, petit théâtre de la rue de la Gaîté, dans le XIVe arrondissement de Paris, s'est présenté au volant de sa voiture devant les grilles de l'Elysée, côté avenue des Champs-Elysées, et a tenté de forcer le passage.

"Il n'est parvenu qu'à taper légèrement les grilles, à faible vitesse", selon une source policière

Un périmètre de sécurité a été mis en place autour de l'Elysée pendant quelques heures après cet incident.

Peu après son arrestation, Attilio Maggiulli était placé en garde à vue pour "dégradation d'un bien d'utilité publique", "mise en danger de la vie d'autrui" et "violences volontaires avec arme à l'encontre d'une personne dépositaire de l'autorité publique", l'arme étant son véhicule, a précisé une source judiciaire.

 

Photo prise le 5 mai 2013 d'Attilio Maggiulli, le directeur du théâtre de la Comédie italienne, à Paris [Joel Saget / AFP/Archives]
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Photo prise le 5 mai 2013 d'Attilio Maggiulli, le directeur du théâtre de la Comédie italienne, à Paris
 

Comme il s'est légèrement blessé dans la collision, il a été conduit dans un hôpital parisien. "La notification de ses droits a donc été différée", a précisé l'une des sources.

Il devrait subir un examen de comportement afin de vérifier la compatibilité entre son état mental et le régime de garde à vue, selon la source judiciaire.

Mercredi, il avait déjà été interpellé aux abords de l'Elysée, peu avant 17H00, a expliqué une autre source policière.

 

Un Arlequin en feu

Non loin de l'hôtel Marigny, il avait sorti de sa voiture "un mannequin Arlequin auquel il avait mis le feu après l'avoir aspergé de white spirit", a dit cette source.

"Il avait ensuite jeté des tracts sur la voie publique, dans lesquels il dénonçait la diminution des subventions pour son théâtre", a-t-elle ajouté. "Il avait été interpellé, entendu, puis relâché quelque temps après", a-t-elle précisé.

Ce directeur de théâtre quelque peu atypique n'en est pas à son premier coup d'éclat destiné à attirer l'attention sur ses difficultés financières. Il y a dix ans, il avait déjà fait une grève de la faim pour sauver son théâtre.

 

Entrée principale du palais de l'Elysée [Fred Dufour / AFP/Archives]
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Entrée principale du palais de l'Elysée
 

Son action n'aura a priori pas été vaine puisqu'il sera reçu par le ministère de la Culture la semaine prochaine, a-t-on expliqué rue de Valois. Le ministère a toutefois précisé que ce rendez-vous n'était pas dû à son action, mais "pour lui rappeler les règles et lui prodiguer des conseils utiles sur les démarches qu'il doit mener".

Cet ancien élève du grand metteur en scène italien Giorgio Strehler au Piccolo Teatro de Milan, pour qui il semble conserver une passion intacte pour son théâtre populaire et poétique, programme depuis 40 ans des pièces de grands maîtres de la comédie italienne.

Ce n'est pas la première fois que l'Elysée est victime d'une tentative d'intrusion en voiture. Dans la nuit du 15 au 16 août 2010, un homme conduisant une voiture avec un gyrophare avait tenté d'entrer dans la cour de l'Elysée. Il avait été aussitôt intercepté, et l'Elysée avait qualifié cet incident de "banal".

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