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Manifestation de salariés de La Redoute à Roubaix

Un employé de La Redoute proteste contre la suppression d'au moins 700 postes, le 21 novembre à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives] Un employé de La Redoute proteste contre la suppression d'au moins 700 postes, le 21 novembre à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

Plusieurs centaines de salariés de La Redoute ont manifesté vendredi à Roubaix (Nord) pour demander des garanties sur l'emploi à leur actionnaire, Kering, neuf jours après l'annonce d'une cession à la PDG de l'enseigne de vente par correspondance.

Le cortège est parti peu après 10H30 du siège social du vépéciste, derrière une banderole proclamant "Non aux licenciements à La Redoute" et aux cris de "Zéro, zéro sur le carreau", à l'appel d'une intersyndicale CGT-CFDT-SUD-CFE/CGC.

Les manifestants, environ 500 selon la police et les organisateurs, se sont ensuite réunis vers 11H30 dans une salle à Wattrelos, pour une réunion publique avec les représentants syndicaux et l'avocat du comité d'entreprise.

Cette nouvelle manifestation, après celles de Lille et Paris notamment, intervient à la suite de l'annonce le 4 septembre par Kering (ex-PPR) d'une reprise de l'enseigne de vente par Nathalie Balla, PDG de La Redoute depuis 2009, et Eric Courteille, autre haut responsable de Kering. Le projet que portent ces deux cadres n'est cependant pas encore connu dans tous ses détails.

"On n'est pas du tout rassuré. C'est le pire du mieux. Le mieux car ce sont des gens qui connaissent la société. Le pire car Nathalie Balla a fait partir 1.700 personnes en quatre ans. Que ce soit elle ou un autre, on sera toujours dans le même bain", a déclaré à l'AFP Fabrice Caron, délégué syndical CFDT, craignant une "réduction drastique" des emplois.

Employés de La Redoute manifestant à Paris le 21 novembre 2013 et dénonçant le PDG François-Henri Pinault comme "fossoyeur" de l'entreprise [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]
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Employés de La Redoute manifestant à Paris le 21 novembre 2013 et dénonçant le PDG François-Henri Pinault comme "fossoyeur" de l'entreprise
 

Les repreneurs entendent "minimiser autant que possible les conséquences sur l'emploi", alors qu'au moins 700 suppressions de postes avaient été évoquées fin octobre par le directeur financier de Kering devant les syndicats.

"Au départ, on a eu une lueur d'espoir, mais on est vite revenu à la réalité. Nathalie Balla n'a apporté aucune précision sur son projet, on se demande si elle a un projet", a témoigné Marie-Hélène Willaert, 59 ans, dont 38 ans à La Redoute, qui manifestait "surtout pour les collègues plus jeunes".

"Nous voulons montrer (à Kering) notre détermination pour obtenir un maximum de garanties sociales", sur les départs en pré-retraites et les programmes de reconversion professionnelle, a expliqué Alain Dieudonné, délégué central CFE-CGC.

"Aujourd'hui, nous connaissons nos deux repreneurs, mais nous n'avons aucune idée des fonds qui vont nous être alloués par Kering, a priori entre 300 et 600 millions d'euros. Mais on ne connaît pas leur répartition", a-t-il poursuivi.

L'annonce du nom des repreneurs "est dans un sens rassurant car ce n'est pas le grand saut dans l'inconnu, mais nous sommes dubitatifs et sceptiques quant à leur solidité financière", a encore dit M. Dieudonné.

"Des promesses, Nathalie Balla en a fait beaucoup, elle n'en a tenu aucune. Pour nous, elle est envoyée par Pinault pour sous-traiter la casse sociale", a estimé Jean-Christophe Leroy, délégué central CGT.

En tête de cortège, des salariés tenaient des pancartes détournant des affiches de films, comme "Les Arnaqueurs", "Les Mythos" ou "Notre pire cauchemar", avec les photos de François-Henri Pinault et des deux repreneurs.

La Redoute, entrée dans le giron de Kering en 1994, reste un des leaders français de la vente à distance avec un milliard d'euros de chiffre d'affaires et plus de 10 millions de clients mais elle n'est plus rentable. Ses ventes, confrontées à la concurrence d'Amazon ou de Vente-privée.com, reculent nettement depuis des années et l'enseigne génère 30 à 40 millions d'euros de pertes par an.

La cession de l'enseigne, qui compte aujourd'hui 3.300 salariés en France et à l'étranger, devrait être formalisée au premier semestre 2014.

Le 4 décembre, le conseil d'administration avait dit avoir retenu parmi quatre offres de reprise un "projet industriel de long terme, pertinent et réaliste", déposé quelques jours seulement avant.

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